In Flames : Le feu de la création
Musique

In Flames : Le feu de la création

In Flames est de passage avec Megadeth pour souligner avec conviction la parution d’une production audacieuse.

Après le succès du précédent album, Come Clarity, A Sense of Purpose aurait pu devenir un boulet si nous considérons la pression que confère l’ouverture croissante d’un nouveau marché, en l’occurrence le marché américain. Le guitariste Björn Gelotte ne semble toutefois pas de cet avis. "La pression, elle vient de nous. On se pose toujours la même question: serons-nous capables de vivre avec cet album? Avec le temps, nous avons pu fonder notre propre studio à Goteborg (Suède), et ça nous donne l’indépendance dont nous avons toujours rêvé."

Après presque 20 ans d’existence, le noyau central de la formation suédoise – complétée par le chanteur Anders Friden et le guitariste Jesper Strömbland – ne semble pas s’essouffler. Le triumvirat a traversé les changements connus au sein de la formation et cultive toujours autant d’intérêt pour la création. "Ce n’est pas nécessairement plus facile avec le temps, constate Gelotte. Lorsque vient le moment de penser à de nouvelles idées, il n’y a pas de problèmes. On ne manque jamais d’idées, et c’est la facette de notre métier qui nous plaît le plus. Là où ça se corse, c’est quand nous élaborons les arrangements. Je peux admettre qu’on argumente quelque peu. Mais le véritable casse-tête, c’est de respecter ce que nous pouvons faire sur la scène. Avec le temps et après autant de tournées, l’expérience nous aide, mais c’est toujours un défi."

Tout en restant fidèle à la signature esthétiquement corrosive et mélodique des débuts, In Flames continue de bousculer le cadre établi en élargissant son spectre sonore. Une pièce comme The Chosen Pessimist, dans laquelle le chanteur au registre guttural emprunte soudainement celui du chanteur de Sigur Rös, a de quoi surprendre. "Je pense que peu importe les chemins que nous empruntons, ça demeure In Flames, précise-t-il. La structure et la dynamique des mélodies sont toujours très importantes, et notre son est toujours aussi lourd. Ce que je constate lorsque nous composons une pièce comme The Chosen Pessimist, c’est que nous sommes curieux de travailler avec de nouveaux éléments. Ce n’est peut-être pas représentatif de ce que nous avons fait, mais il faut considérer cette pièce dans son contexte."

Contrasté et imprévisible, ce dernier album confirme aussi le registre vocal d’Anders Friden comme un ingrédient fondamental. À cela s’ajoute le fait d’agresser, et de plaquer un discours parfois secondaire mais subversif. "Ce n’est pas tant les paroles que la voix, indique-t-il. L’isolement est un thème exposé sur ce disque. Ce n’est pas une émotion absolue, mais c’est certainement l’une des émotions présentes. Anders n’est pas un auteur qui se concentre exclusivement sur son petit monde. Il tente de peindre certains états d’âme, des sentiments qui peuvent nous aliéner à un moment ou un autre. Ça ouvre des brèches. Son spectre vocal s’est élargi, et c’est toujours fascinant de l’entendre incarner ces émotions."

Sur une autre note, est-ce que le guitariste a tenté de jouer Talk Dirty to Me d’In Flames sur la troisième édition de Guitar Hero? "Je suis un grand amateur de jeux vidéo, et moi-même j’ai eu de la difficulté! C’est un jeu très intéressant, et nous avons pu choisir la chanson. Les styles se confondent et je suis persuadé que plusieurs personnes n’avaient jamais entendu parler d’In Flames avant de jouer."

Le 28 avril à 19h
Au Pavillon de la jeunesse
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À écouter si vous aimez /
The Haunted, Arch Enemy et Mike Patton