Plajia : Explo-Sons
Musique

Plajia : Explo-Sons

Plajia tente de faire son chemin en marge des modes et des tendances.

Vous n’entendrez pas Plajia au Zoobizarre, vous ne verrez pas le trio dans les derniers endroits tendance, ce qui ne l’empêche pas de faire tranquillement son chemin. Depuis la sortie de Beautiful Explosion en octobre 2007, son premier album, la formation montréalaise a récolté plusieurs bonnes critiques sans toutefois devenir la coqueluche de l’heure – contrairement à d’autres qui ne le méritent pas toujours, n’est-ce pas? Sa musique, étoffée, quelque peu cérébrale et savante sans être contemplative ou trop étudiée, ne cadre pas nécessairement avec ce qui est au goût du jour. Mais ça, Patrick Pleau, leader du groupe, n’en a cure. "Je ne pense pas qu’on colle au style Arcade Fire indie rock. J’aime ce son-là mais on n’évolue pas dans ce créneau. On prend un chemin différent mais je crois qu’il y a de plus en plus de gens qui nous aiment. Je pense qu’il y a un potentiel pour nous en Scandinavie et aux États-Unis. Ça pourrait marcher… parce qu’au Québec, avec un album comme le nôtre, c’est pas évident."

Est-ce le fait de chanter en anglais qui nuit à Plajia?

"On chante majoritairement en anglais parce que c’est notre choix. Il n’y a pas vraiment de raisons particulières. J’imagine que c’est à cause de nos influences. J’écoute beaucoup de musique anglophone des années 60-70, des trucs comme les Beatles et Led Zep, je tripe encore là-dessus. Mais j’aime aussi les Flaming Lips, Daniel Bélanger… ce sont tous des artistes importants. Radiohead est aussi une grosse influence pour nous", analyse Patrick Pleau.

Radiohead… il est fascinant (ou désolant) de constater à quel point ce groupe a frappé l’imaginaire des jeunes musiciens québécois, au point où l’on pourrait en débattre longtemps, mais ça, c’est un autre sujet. "Je ne sais pas pourquoi ce groupe a influencé autant de monde ici, s’interroge le chanteur/guitariste/claviériste. Je pense qu’en ce qui nous concerne, c’est possiblement la voix plus qu’autre chose qui fait que certains nous comparent à eux. Mais là, j’arrive mieux à avoir ma propre identité, ma propre voix."

Beautiful Explosion est un album qui a été longuement mûri, un travail de plus d’un an et demi, un vrai trip de studio, sérieux et appliqué. Sur scène cependant, c’est un autre Plajia qu’on découvre. "Il y a une nette différence entre le disque et nos concerts. On ne peut pas se permettre de refaire l’album en spectacle, ça nous demanderait trop de moyens. J’aimerais bien un jour pouvoir incorporer plus de musiciens et aussi des projections, mais pour le moment, on fait ça en power trio et on travaille avec des séquences. C’est donc plus rock, plus cru que sur le disque", précise Patrick Pleau qui vient tout juste de procéder à un profond remaniement dans son groupe. "Ça n’allait plus avec mes anciens musiciens. J’ai dû trouver un nouveau bassiste (Simon Boivin) et un batteur (Paco Laviolette), et je t’avoue que ça n’a pas été aussi dur que je l’aurais cru. Les nouveaux musiciens se sont très bien adaptés et ils amènent une autre couleur aux compositions et une énergie différente au groupe."

Le 25 avril
Au O Patro Vys avec White Room
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À écouter si vous aimez /
Karkwa, El Motor, Radiohead