The Random Partition Occurs Through Nowhere : Partition pour groupe discret
Malgré des concerts qui se comptent sur les doigts d’une main, les Sherbrookois de The Random Partition Occurs Through Nowhere suscitent déjà des attentes.
Il faut montrer patte blanche pour rencontrer dans leur local de répétition les membres de ce quintette. Enthousiastes à l’idée de parler de ce qui les anime, ils éprouvent aussi quelques réticences à se livrer, de peur d’être trop rapidement catalogués. "Je déteste mettre des étiquettes sur les gens ou les choses, mais bon, je peux comprendre que les gens aient besoin de repères", concède Philibert, l’un des guitaristes de la formation. Ses membres, dont quelques-uns sont des amis de longue date, se retranchent d’ailleurs volontiers derrière leur seul prénom, question de laisser le plus de place possible à la musique.
La musique de The Random Partition Occurs Through Nowhere (TRPOTN) est qualifiée de psychédélique, expérimentale et minimaliste. Elle sait être douce et ambiante, tout comme forte, assourdissante, voire déchaînée. "On est à la croisée de plusieurs émotions, de plusieurs styles", dit Cynthia, la violoncelliste. "Mais on a tous peur de la pop et de la formule couplet-refrain", rajoute Charles, guitariste et bassiste. Sont également présents Gabriel, le batteur, et Simon, guitariste et accordéoniste, qui y vont eux aussi de leurs précisions et commentaires.
Au cours de la conversation, les noms des compositeurs contemporains Ligeti et Penderecki seront évoqués, tout comme ceux de Pink Floyd ou Neurosis, même si le son du groupe est à des lieues de ces influences. En répétition, les membres du groupe jouent en cercle, question de rester attentifs aux signaux des autres pour cette musique comportant un caractère répétitif, mais aussi aléatoire.
EXTRÊME MUSIQUE, EXTRÊME POÉSIE
Né du besoin et du plaisir de jouer ensemble, le groupe a pris le temps qu’il lui fallait pour trouver un son qui lui soit propre. Ce n’est que lorsqu’on le pressa de se produire sur scène que la question du nom se posa. C’est à l’occasion du Festival Off Fête du lac de juillet dernier que TRPOTN fit ses premières armes, devant une salle comble. "Le show au Off est arrivé au bon moment. Cela nous a permis de concrétiser notre vision", avance Cynthia.
C’est en feuilletant le recueil Extrême survivance, extrême poésie du poète québécois Paul Chamberland que le groupe arrêta son nom. "On nous suggérait de prendre un nom court et facile à retenir, continue Cynthia, mais je pense que c’était déjà une façon de faire un pied de nez aux attentes qu’on pouvait avoir à notre égard."
Même si le groupe se sent désormais prêt à jouer en dehors de Sherbrooke, il tient mordicus à son rythme et à son indépendance. Et lorsque Charles dit: "Ma crainte, c’est que notre identité médiatique marche plus vite que nous autres", ce sont cinq voix à l’unisson qu’on croit entendre.
Le 25 avril à 21h30
Avec VOILÀ!
Au Bar Le Magog
Voir calendrier Pop/Rock
À écouter si vous aimez /
Mogwai, Godspeed You! Black Emperor, Below the Sea