Yelle : Pop à numéros
Yelle a fait des vagues dans la mer pop depuis la parution de son premier opus. Elle revient en ville pour défendre ses titres dansants aux rimes acides.
Découverte grâce à MySpace en 2006, Julie Budet, mieux connue sous le nom de Yelle, n’a pas tardé à s’imposer sur tous les fronts. D’abord recrutée par le label Source Etc, la jeune bretonne va ensuite cogner à la porte de son inséparable complice (le producteur, auteur et compositeur DJ GrandMarnier) et livre, l’automne dernier, une première galette de booty-pop délurée et sexy, remplie à craquer de mélodies accrocheuses et de trames sonores profondément eighties. "Ce disque est le résultat d’un travail d’équipe, lance-t-elle d’emblée. On a déterré des sons particuliers et on a tenté de retrouver des vieux synthés pour obtenir une certaine texture, mais on l’a fait de manière plutôt inconsciente, à tâtons. Ce n’est qu’à la toute fin qu’on a découvert que l’album avait un certain cachet eighties. Tout de même, on ne fait pas de la musique rétro. À la base, on avait cette envie de produire quelque chose de très moderne ayant un aspect club et dansant. Un disque pop, mais pas unidimensionnel", confie la charismatique brunette, aussi pétillante que ses chansons.
Certes, si Pop-Up évoque avec une certaine nostalgie l’ère dorée de la pop frenchie "à pitons" (celle des Lio, Daho, Taxi Girl et compagnie), l’opus flirte aussi allègrement avec le rap, le rock et l’électro plus moderne. Ayant grandi dans une famille de musiciens, la jeune femme ne s’impose aucune limite sur le plan musical. "Alors que certains groupes restent sur leur derrière, je veux sortir des carcans. Ce qu’il y a d’extraordinaire avec la pop, c’est qu’elle offre tout un monde de possibilités. Les artistes pop peuvent incorporer une foule d’éléments inusités. Je ne crois pas qu’il y ait de frontières. Les artistes du label Ed Banger proviennent presque tous du même moule pop très mainstream et écoutaient la radio commerciale et des trucs comme Madonna, Snoop Dogg et aussi de la musique plus pointue. C’est ce mélange d’influences que je trouve excitant. Aujourd’hui, c’est agréable de constater qu’on est en mesure de produire une pop différente et positive", explique la jeune femme de 25 ans.
Avec son caractère provocateur et frondeur bien trempé (et un soupçon de girl power tout à fait assumé), Yelle fait penser à cette voisine d’à côté: un peu chipie, espiègle, gamine, voire aguichante. Qu’elle reprenne à sa manière À cause des garçons, un tube (presque) oublié que ses parents écoutaient en boucle, ou qu’elle entonne avec conviction Je veux te voir, un hymne cinglant en forme de pied de nez à Cuizinier (de TTC), la dame parvient à faire sourire les plus moroses. Surtout, pas question de se prendre la tête, avec Yelle. "Il était nécessaire de rester léger, de proposer aux gens de la fantaisie, bref, de demeurer sans prétention et d’amuser, de décontracter les tensions. Aussi, de faire de la musique comme j’en avais envie et non pas comme on voulait que j’en fasse. Je me sens encore très jeune et je ne suis pas prête à assumer un propos plus engagé. Je n’ai pas envie de défendre des idées révolutionnaires. Je préfère rester engagée dans ma vie privée, au quotidien. Et puis tu sais, le côté up du titre, c’est ce mélange de tout ce qui m’a marquée à ce jour. C’est un son qui explose et qui va vers le haut. Toujours plus haut."
Le 2 mai
Au Club Soda
À écouter si vous aimez /
Lio, Uffie, CSS