La Descente du Coude : Coup franc
Musique

La Descente du Coude : Coup franc

La Descente du Coude marque un tournant dans sa jeune carrière. Exit les structures complexes, la formation évite de s’enfarger dans les fleurs du tapis.

Après des attaques en règle contre les politiques américaines, la mondialisation et les organismes-leviers du pouvoir occidental, le chanteur et guitariste de La Descente du Coude, Simon Leduc, se tourne vers son propre jardin. Sur Coup de foudre, deuxième album complet du combo, il laisse l’ALÉNA tranquille et se penche sur son quotidien, son quartier et la routine qui amène chaque jour son fils à la garderie. Le tout non sans un fond d’idéaux politiques et d’accords de guitare plus rock, moins complexes.Agressif et percutant à l’époque qu’il évoluait avec les subversifs Suck La Marde en 2002, le chanteur et guitariste Simon Leduc avait amorcé un virage progressif sur le premier disque de La Descente du Coude paru en 2005. Au moment de composer Coup de foudre l’an dernier, l’étudiant en littérature à l’UQAM a voulu revenir à la simplicité, sans pour autant retomber dans l’énergie punk coup-de-poing. "On a pris du temps pour composer et nous questionner sur la direction qu’on voulait donner au groupe. Contrairement à notre dernier disque (L’Indécence du coup), où on avait tendance à coller plusieurs riffs composés par différentes personnes dans une seule chanson, cette fois, on a décidé qu’un riff égalait une chanson. Je me suis dit que si une chanson pouvait être jouée par un seul gars à la guitare, elle était assez simple pour être sur le disque. Je sais que plusieurs aimaient notre côté plus complexe, mais on n’avait plus le coeur à ça. Au fond, on camoufle moins nos propos derrière la technique et la complexité des musiques."

Plus efficace, le quatuor en sort gagnant. Sa fièvre punk et la voix nasillarde et haut perchée de Simon teintent toujours son répertoire, mais son jeu plus tempéré lui confère une nouvelle accessibilité. Le changement coïncide avec une nouvelle approche textuelle plus personnelle. Particulièrement habile lorsque vient le temps de jouer avec la sonorité de la langue française, Simon met l’accent sur son monde intérieur: "Je voulais écrire sur ma réalité. Être plus ludique, moins me prendre au sérieux. Quand t’abordes un sujet comme la guerre en Irak, c’est facile de tomber dans la moralisation. Je n’avais plus envie de ça. J’ai critiqué la société, mais je me rends compte que je ne suis pas meilleur que les autres. Moi aussi, j’ai mes préjugés."

Ses idées préconçues, il les exorcise sur Triste mais vrai, chanson clin d’oeil à Sad But True de Metallica et à Y’a du monde de Dany Bédar! Simon y chante quelques clichés véhiculés sur le quartier Hochelaga, son quartier. "Je voulais répondre à Bédar en commençant ma chanson par "Y’a du monde aujourd’hui sur Ontario / J’sais pas si j’t’aime trop"."

Simon nous plonge aussi dans son quotidien sur Matéo part pour la garderie, une pièce empreinte d’angoisse et dédiée à son fils de deux ans et demi. "Après avoir dénoncé l’absurdité du monde dans lequel on vit, je me tourne vers moi. Je découvre mes propres insécurités. Ça me permet d’écrire des textes plus vrais, plus sentis." Pas de doute, La Descente du Coude frappe où ça fait mal.

Le 7 mai avec Navet Confit (solo)
À la Sala Rossa
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À écouter si vous aimez /
Mars Volta, The Sainte Catherines, O Linea