Les Dales Hawerchuk : Jeu de puissance
Les Dales Hawerchuk lancent leur deuxième galette. Seize chansons, 32 minutes. De quoi étourdir l’adversaire.
Bien que leur nom emprunté à un hockeyeur ontarien les ait associés illico à notre sport national, Les Dales Hawerchuk n’ont rien d’un groupe conceptuel. Ne cherchez pas non plus de message derrière le titre de leur nouvel album lancé cette semaine: Les Dales Hawerchuk2. "Dans le fond, on ne se voyait pas faire de phrase avec notre nom, explique le chanteur-guitariste Sylvain Séguin. C’est notre deuxième disque pis c’est toute."
Établi à Montréal mais originaire de Roberval, le quatuor a même opté pour une pochette identique à celle de son premier effort, cette image d’Hawerchuk vêtu de son chandail des Jets de Winnipeg. Seules les couleurs ont changé. "On voit que le joueur est plus effacé, c’est pour nous éloigner un peu du hockey. On n’en parle même pas dans nos nouveaux textes."
Les rockeurs ont beau moins insister sur le sport, ils ont tout de même joué un rôle important dans l’obtention par Roberval du titre Hockeyville, remis par la CBC. Conséquence: l’agglomération recevra 100 000 $ pour rénover l’aréna Benoît-Levesque, qui accueillera un match pré-saison Canadiens/Sabres le 23 septembre prochain. "Trois gros arguments ont pesé dans la balance: le village sur glace de 350 maisons érigé sur le lac Saint-Jean l’hiver, le fait qu’un habitant sur deux joue au hockey et le groupe Dales Hawerchuk. Ça se peut même qu’on donne un show dans le stationnement de l’aréna le jour de la game. J’espère qu’on va trinquer avec les joueurs après le match."
Avant ce possible concert, Sylvain, son frère Sébastien (voix, guitare), le batteur Pierre Fortin et le nouveau bassiste Charles Perron se lanceront dans une tournée québécoise pour souligner le lancement de leur deuxième disque, réalisé par Olivier Langevin. Encore plus abrasif que le compact précédent, l’album marque une évolution certaine, malgré ses courtes 30 minutes. Dépassant la simple curiosité rock de brosse, le projet a gagné en maturité, en intensité. En plus d’explorations country (À soir on sort), folklorique (Papillon avec le violon de Mara Tremblay) et psychédélique (Swomp), la troupe renforce ses attaques de guitare par des références stoner et rock lourd. On pense notamment aux Melvins et à Queens of the Stone Age. Les voix sont plus percutantes et les mélodies, moins simplistes.
"C’est un disque panique, lance Sébastien. Pour suivre notre échéancier, on devait le finir avant le 20 mars, mais on a commencé à l’enregistrer le 8 mars. On a joué comme des malades. On n’avait pas de marge d’erreur. Quand une toune ne fonctionnait pas, on passait à la suivante en se disant: fuck off, elle sera sur le prochain disque."
"La pression nous a mis dans un sentiment d’urgence qu’on ressent à l’écoute de l’album, ajoute Pierre. C’est pas très Dales Hawerchuk de se casser la tête et de prendre six mois pour faire un disque."
L’analogie de la semaine revient au jovial Sylvain: "Ben souvent, je trouve que les musiciens étirent les chansons pour rien. On préfère couper au maximum dans les ponts et autres passages inutiles. Ça donne des tounes de deux minutes. C’est bing bang boum, merci bonsoir. Dans le fond, Les Dales, c’est comme un shooter: court pis direct."
Le 3 mai à 21h30
Au Téléphone Rouge
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Galaxie, Queens of the Stone Age, Melvins