Louis Lortie : Mozart, Ravel et Lortie
Le pianiste Louis Lortie est de retour à Montréal, et à l’OSM, pour trois concerts qui complètent l’intégrale de concertos de Mozart entamée en 2003.
Louis Lortie donne en moyenne une dizaine de concerts chaque mois, un peu partout sur la planète, et c’est à Eindhoven, aux Pays-Bas, que je le rejoins pour parler des trois programmes qui le ramènent dans la saison de l’OSM. La dernière fois que nous l’avons vu à Montréal, c’était en septembre dernier, pour un programme Beethoven qui marquait la rencontre entre le pianiste et le chef Yannick Nézet-Séguin. "C’était très bien! C’est magnifique de voir un jeune musicien de chez nous qui est maintenant lancé dans une carrière internationale. Je le retrouverai d’ailleurs à l’Orchestre symphonique de Toronto en mars 2009 pour les concertos de Ravel."
Avant ça, on aura l’occasion de revoir Louis Lortie au Festival Orford, où il jouera pour la deuxième fois. Comme l’année dernière, il y présentera trois programmes différents, et l’un d’entre eux fera même entendre des musiques contemporaines (de Salvatore Sciarrino et Luigi Nono). "La façon de présenter le programme sera elle aussi très "contemporaine" puisqu’il y aura un montage visuel préparé par le cinéaste montréalais Mathieu Roy. C’est très stimulant parce que c’est une toute nouvelle façon de présenter un récital de piano; ça se fait à l’occasion au concert symphonique, mais je ne me souviens pas d’avoir déjà assisté à un récital de ce genre. Ce sera à Orford la première de ce programme." Un 8 août à inscrire à l’agenda.
Voici donc Louis Lortie à Montréal ces jours-ci pour trois programmes qui viennent clore le cycle des 27 concertos pour piano de Mozart que le pianiste et chef amorçait à l’OSM en 2003. Des programmes qui mêlent la musique de Mozart à celle de Maurice Ravel. "Ce n’est pas facile de trouver quelque chose qui se programme bien à côté de Mozart, explique le pianiste; je voulais quelque chose qui soit en contraste, mais aussi en complément. Il y a une transparence dans l’écriture de Ravel comme on n’en avait pas vu depuis Mozart. Ravel disait lui-même qu’il cherchait à retrouver la pureté de l’écriture du classicisme, qui avait été rompue avec Beethoven. On sait que les Français ont passablement rejeté la musique allemande post-Beethoven, mais des compositeurs comme Debussy, Poulenc ou Ravel adoraient Mozart, et on n’est jamais en porte-à-faux au plan esthétique avec ce genre de couplage."
Lortie n’a enregistré que deux des concertos de Mozart, et c’était il y a longtemps; songerait-il à en enregistrer davantage? "Éventuellement, oui, mais ce sont des pièces que l’on joue toute notre vie, et je ne suis pas pressé de le faire. Je ferais sans doute ceux de Beethoven avant parce que je les joue depuis plus longtemps." Parmi les cinq concertos qu’il interprétera, on pourra entendre les deux derniers qu’ait écrits Mozart: "Les derniers sont des oeuvres très disparates dans des styles très différents; l’avant-dernier est très virtuose, presque superficiel, tandis que le dernier est très intime. On a l’impression que ce n’est pas le même compositeur, et c’est formidable de voir Mozart comme ça, incertain de la direction à prendre." À voir, en effet.
Les 1er, 6 et 11 mai
À la basilique Notre-Dame
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