Festival Kinetik : Eklectik Kinetik
Le festival Kinetik rassemble l’élite de la musique électro, industrielle et noise. Petit tour d’horizon d’un événement éclaté.
Au cours des dernières années, Montréal est devenue une véritable pépinière d’événements et de festivals de musique électronique tous azimuts (on n’a qu’à penser à Mutek, MEG et Élektra). Née des cendres du festival C.O.M.A., la première édition de Kinetik s’ajoute à cette liste et promet de combler les attentes des amateurs d’électro, d’industriel et de noise avec projections en direct et expositions interactives. "Notre motivation est venue de ce désir de faire connaître la musique électro-industrielle et d’amener les gens à Montréal", explique Jean-François Fortin Gadoury, l’un des grands manitous de l’événement. "Il n’y avait aucun autre festival du genre en Amérique du Nord. La demande était grande, mais il n’y avait pas de produit. L’idée était de réunir le bouillonnement de la scène nord-américaine", poursuit-il.
Laissant le champ libre aux espèces connues (et moins connues) de la planète industrielle-noise, le festival Kinetik offre une programmation particulièrement chargée. En trois jours bien remplis, on propose une trentaine de prestations d’artistes locaux et internationaux. En tout, quatre thématiques différentes dans deux salles taillées sur mesure pour la musique noise et industrielle: l’Usine C et le Théâtre Sans Fil. "Il fallait retrouver ce côté architectural des manufactures, des constructions industrielles avec des colonnes de béton, des murs de briques, des structures particulières. On ne retrouve pas ça partout. Il fallait chercher, mais j’avais une bonne idée de ce que je désirais. Dès le début, je voulais que les salles fassent partie intégrante de l’expérience Kinetik."
Alors que l’on démarre avec des sons électroniques lors de la soirée d’ouverture, on passe ensuite à l’industriel, au noise, pour clore sur des rythmes drum’n’bass et hardcore. "On avait envie de tracer l’évolution du mouvement au cours des 25 dernières années et de différencier les catégories afin que l’amateur puisse s’y retrouver. Le mouvement industriel est très sectorisé et il y en a pour tous les goûts. De plus, je remarque que la culture électro-industrielle est souvent rattachée au gothique; il fallait briser ce lien. Les fans de musique industrielle ne sont pas tous vêtus de noir", soutient Fortin Gadoury.
Parmi les artistes invités, mentionnons le Français Manu le malin, Rabia Sorda, nouveau projet d’Erk Aicrage, chanteur du groupe industriel Hocico (grande vedette de la dernière édition du festival C.O.M.A.), les Allemands de Feindflug (en première nord-américaine), The Dj producer du Royaume-Uni ainsi que les formations belges Sonar et This morn’omina. Sans oublier le retour de Funker Vogt (après une escale mémorable en 2002) ainsi que la première prestation en 15 ans des vétérans de la scène industrielle, Nitzer Ebb.
À l’aube de la première édition de Kinetik, Fortin Gadoury pense déjà à la version 2,0 de l’événement. "Ça se déroulera lors du même week-end, l’an prochain. Depuis quelques semaines, je confirme la venue des artistes. Le concept demeurera sensiblement le même, sauf qu’une quatrième soirée couvrira la musique EBM (electronic body music). On veut que les gens sachent que nous sommes là pour rester." Témoin de la richesse et de la pluralité de la scène industrielle moderne, Kinetik offre un passeport pour la découverte.
Du 15 au 17 mai
À l’Usine C et au Théâtre Sans Fil
Info.: www.festival-kinetik.net
À écouter si vous aimez /
Nine Inch Nails, Kraftwerk, KMFDM