Les Trois Accords : Pour l’amour du country

Le 23 février dernier, Les Trois Accords conviaient 150 chanceux à l’enregistrement de leur concert country acoustique aux Studios Piccolo. Habillés en cow-boys sauvages dans un décor rappelant celui des sessions unplugged de MTV, les cinq musiciens y ont adapté leur répertoire à la sauce country en catimini, à l’insu des médias et du grand public québécois. Heureusement, le résultat de cette soirée digne de Sergio Leone est immortalisé sur Les Trois Accords en beau country. En magasin le mardi 13 mai, le DVD/CD contient seize chansons du combo, dont quatre inédites.

"Tout s’est fait très rapidement, commente le chanteur Olivier Benoît. On n’a pas annoncé la chose publiquement parce qu’on n’y a tout simplement pas pensé. On souhaitait produire un DVD depuis longtemps, mais on ne voulait pas filmer un simple concert à l’aide de 13 caméras. On cherchait un concept plus original, et c’est là que l’idée d’un show country-acoustique nous est venue. Il faut dire qu’on avait déjà essayé la formule lors d’un spectacle pour Amnistie internationale (pour qui Les Trois Accords avaient enregistré la chanson Whatever Gets You Thru the Night de John Lennon)."

Ainsi, la formation originaire de Drummondville a donné deux représentations le même soir d’En beau country. Environ 75 fans, gagnants d’un concours organisé par le biais du site Web du groupe, se sont entassés aux Studios Piccolo pour le premier concert, tandis que parents et amis assistaient au deuxième. "Le premier nous a permis de trouver notre erre d’aller. La majorité des pièces du DVD proviennent donc du deuxième spectacle. Il fallait juste revenir à la base des chansons, les ralentir ou insister sur certains arrangements. Simon (Proulx) compose la plupart de nos pièces à la guitare acoustique. Souvent, l’esprit de base est même très country. Parfois on la laisse ainsi (Saskatchewan, St-Cyrille-de-Wendover), mais généralement, on la transforme en chanson rock une fois en studio. J’imagine que les puristes ne trouveront pas le DVD vraiment country, mais on n’a pas voulu caricaturer le style. On a toujours aimé le country pour vrai."

Risque-t-on de revoir bientôt le guitariste Alexandre Parr troquer sa gratte électrique contre un banjo? "Peut-être, mais on ne peut pas jouer en formule country sur une grosse scène extérieure lors d’un festival. Le courant passe mieux devant une plus petite foule assise. Mais si on nous propose de le refaire dans des conditions appropriées, rien n’est impossible."

Abonnés des festivals estivaux de la province, Les Trois Accords ont acquis une connaissance exhaustive de ce genre d’événement, si bien qu’ils organisent cet été le Festival de la Poutine de Drummondville (29 et 30 août). L’événement proposera musique, patates, sauce brune et fromage. "C’est pour ça qu’on ne commencera pas à travailler sur notre troisième disque studio avant juin. Avec nos petites tournées européennes et l’autoproduction de notre DVD (sans l’aide de la maison de disques Indica), l’organisation de cet événement est le troisième projet qui occupe beaucoup de notre temps. On veut en faire un festival annuel, c’est pour ça que Les Trois Accords y joueront sans doute l’an prochain. Cette année, on va être en coulisses à s’assurer du bon fonctionnement. On va s’arranger pour que les amateurs de poutine en aient plein la gueule."

Les Trois Accords
En beau country
(Phonoscope/Select)
En magasin le 13 mai

POW-POW, T’ES MORT!

Parmi les quatre nouvelles pièces que l’on retrouve sur Les Trois Accords en beau country, la chanson Nicole a fait l’objet d’un vidéoclip tourné dans l’Ouest canadien. "On a profité du fait qu’on donnait un concert à Edmonton et à Calgary pour passer quelques jours dans un ranch situé entre Calgary et Banff, explique le chanteur Olivier Benoît. On y a tourné le clip de Nicole et des entrevues contenues dans le DVD. Je crois que des scènes de Brokeback Mountain ont été filmées dans ce coin-là. Sinon, je sais que Marilyn Monroe y a tourné (River of No Return). On était des ti-culs qui réalisent un rêve. Le fils du propriétaire nous a trouvé des costumes de cow-boy. Il m’a même prêté des bottes qu’il m’a remises avec un pot de cire en voulant dire: "Tu veux jouer au cow-boy, mon homme? Ben tu vas jouer pour vrai!" Je les ai cirées solide. On passait nos soirées à boire dans le saloon et on filmait le clip aux aurores."