Steve Hill : Un pur-sang en liberté
Musique

Steve Hill : Un pur-sang en liberté

Steve Hill est à la tête d’un power trio qui revendique le rock à sa façon, le diable aux trousses et les décibels en prime.

Il persiste et signe. Avec l’album Devil at My Heels, Steve Hill assume une vision personnelle ancrée dans le rock, qu’il revendique naturellement et sans compromis. Une démarche intègre qui met de côté la nostalgie. Après l’épisode Pagliaro, avec qui il a tourné pendant trois ans, le guitariste est revenu à ses compositions et à son trio, complété par Martin Lavallée (basse) et Rock Laroche (batterie). "Ça fait quatre ans que nous sommes revenus ensemble, après une dizaine d’années chacun de notre bord, se rappelle-t-il. On a toujours cultivé l’idée du power trio idéal. C’était évident qu’il fallait qu’on se réunisse à nouveau pour ce projet."

Le power trio en question endosse une direction musicale précise qui ne renie pas les racines blues du guitariste virtuose. Pour lui, c’est une suite logique qui s’inscrit dans un retour aux sources et qui s’affranchit des tendances actuelles du marché québécois. "Dans la musique, le courant qui s’en vient est souvent le contraire du courant qui marche actuellement, constate-t-il. On dirait que ça se répète par tranche de 20 ans. Ce sont des cycles, mais tu ne peux pas penser à ça. Il faut tout simplement assumer ce qu’on veut faire. Après, si tu tombes dans le bon courant ou non… ça ne t’appartient pas, il faut que tu persistes. Airborne par exemple, c’est du AC/DC. Il y a plein de jeunes qui n’ont jamais entendu ça auparavant et qui se retrouvent plongés dans le rock des années 80 par défaut. C’est une musique qui a encore sa valeur. The Raconteurs ne réinventent rien non plus, comme Led Zeppelin à l’époque. Je te ferais entendre You Need Loving des Small Faces, qui a été enregistré en 1966, et tu ferais tout de suite le lien avec Whole Lotta Love. C’est le même vocal. C’est simplement abordé avec un angle différent."

Les anecdotes fusent de toute part chez ce mélomane à ses heures. Sa technique autant que ses compositions reflètent bien sa culture musicale, et pour ce quatrième disque, le matériel ne manquait pas. "Pour cet album, j’avais 50 chansons sur lesquelles j’ai travaillé, indique-t-il. Il y en avait qui n’étaient pas prêtes et qui vont peut-être se retrouver sur le prochain disque et d’autres qui ne correspondaient tout simplement pas au concept de l’album. Souvent, c’est ça, tu écris une chanson et elle dort pendant un certain temps, et puis cinq ans après, elle trouve sa raison d’être. Je ne compose pas en m’imposant un sujet précis, il faut que tout tombe à la bonne place et au bon moment. Make It Clear est un bon exemple. Ça doit faire cinq ou six ans que la musique a été écrite. Je l’ai toujours aimée, mais je ne savais pas comment l’aborder. Pour cet album, c’est une ballade qui a trouvé sa place."

Après autant d’années à faire ses gammes et à contribuer au travail de maints autres artistes, le musicien a maintenant acquis une maturité à titre d’interprète, avec une technique qui nous paraît infaillible (dont les secrets se retrouveront sur un DVD). Il émane de son jeu un son qui lui est propre. "Si je réécoute ce que j’ai fait 10 ans auparavant, je vais me reconnaître comme je suis aujourd’hui, mais je remarque certaines imitations. Maintenant, j’accorde plus d’importance à certains détails, comme le vibrato et le phrasé. Mais, tu me fais penser, l’autre jour je suis tombé sur un enregistrement que j’avais fait à 16 ans. Quelque part, il y avait déjà une signature personnelle. La différence, c’est que j’ai enlevé le baloney!"

Le 9 mai à 20h
Au Cabaret du Capitole
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À écouter si vous aimez /
Black Sabbath, Led Zeppelin, AC/DC