Bonde Do Rolê : Jeu de rolê
Musique

Bonde Do Rolê : Jeu de rolê

Le quatuor brésilien Bonde Do Rolê revient semer le trouble, flanqué de deux nouvelles chanteuses.

Il était une fois trois Brésiliens qui aimaient aller "chiller" dans un bar de Curitiba, ville moyenne d’environ deux millions d’habitants. "On se tenait là parce qu’on pouvait y entendre une sélection de classiques des années 80 et 90, se souvient Pedro D’Eyrot de sa chambre d’hôtel à Jacksonville. Marina, Rodrigo et moi, on commandait des bières et on prenait des notes. Une fois chez nous, on téléchargeait des tounes et c’est autour d’échantillonnages allant d’Alice in Chains à Tone-Loc qu’on s’est mis à composer. Le bar s’appelait… Bonde Do Rolê."

On connaît la suite: le réputé D.J.-producteur Diplo s’entiche du trio et l’invite à mettre la pédale douce côté échantillonnages… "Sans quoi on aurait eu des petits pépins un jour ou l’autre. Quand on a commencé à travailler sur l’album With Lasers, il a fallu apprendre à reproduire ce qu’on aimait de ces samples sans utiliser le matériel original. Diplo nous a filé un sérieux coup de main là-dessus."

Des changements importants sont depuis survenus au sein du groupe. Une rumeur circulait à l’effet que l’ahurissante chanteuse Marina Ribatski avait pété une coche: "Elle a réalisé que ce n’était pas le genre de vie dont elle avait envie." Au lieu de laisser le groupe agoniser, Pedro et Rodrigo, avec le soutien du volet brésilien de MuchMusic, ont mis sur pied une émission de télé-réalité pour lui trouver une – plutôt deux – remplaçante: Ana et Laura. "On a choisi cinq candidates à partir des vidéos envoyés. Ensuite, j’ai installé des matelas dans mon garage et on a organisé un genre de camp d’été. On leur a fait faire du karaoké, elles se sont roulées dans la boue, elles ont dû convaincre des spectateurs d’un cinéma porno qu’elles étaient actrices… Tout ça devant les filles de CSS, qui agissaient comme juges."

Moins facile à aimer que ses amies de CSS et M.I.A. parce que plus échevelé, décadent et radical, Bonde Do Rolê n’est pas du genre à faire des compromis. Et ça commence avec la langue, puisque le combo s’exprime en portugais. "On a grandi en se faisant mitrailler de pop américaine. Dans ce temps-là, on ne comprenait pas l’anglais et ça nous plaisait quand même. Alors maintenant, on leur rend la pareille." Pratique quand vient le temps de raconter les anecdotes les plus salaces…

Il faut dire que la question de l’anglais ne s’est jamais posée pour Pedro et compagnie: "On émulait le baile funk et ça se passe en portugais." Dérivé du Miami bass (hip-hop explicite issu des ghettos de Miami), le baile funk a aussi vu le jour au cours de la décennie 80, au Brésil. "Un D.J. brésilien a introduit le Miami bass au Brésil; les gens en ont voulu plus et se sont mis à plancher sur leurs propres versions du genre. Bien sûr, ça a beaucoup évolué au cours des 20 dernières années. Mais ça constitue encore le squelette de nos chansons… Nous, on dit qu’on fait du baile punk!"

Le 16 mai
Au Saints
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À écouter si vous aimez /
M.I.A., CSS, le baile funk