Los Campesinos! : Fans des Canadiens
Musique

Los Campesinos! : Fans des Canadiens

Los Campesinos! est le plus canadien des groupes à émerger présentement de la Grande-Bretagne. Laissez-vous séduire par leur folie familière.

Les membres de Los Campesinos! ("les paysans" en espagnol) ont beau venir de Cardiff, capitale du pays de Galles, les sept musiciens ont plus en commun avec les rockeurs canadiens de Broken Social Scene qu’avec leurs compatriotes anglais. Interrogé avant le passage du groupe dans la Métropole pour présenter les pièces de son premier album Hold On Now, Youngster…, le guitariste Tom Campesinos! a vite transformé la discussion en éloge des orchestres d’ici.

"Lorsque nous avons commencé à jouer ensemble (en 2006), nous étions las de la musique qui sortait de l’Angleterre. Tout le monde voulait sonner comme les Strokes et les Libertines, et tout se ressemblait. Nous nous sommes alors intéressés à ce qui se passait au Canada, notamment avec l’explosion d’Arcade Fire qui a vraiment brassé la cage des Britanniques pour les sortir de leur petit trip rock. Arcade Fire est arrivé avec un son différent. Son impact nous a donné envie de faire les choses autrement."À l’époque, Tom (guitare) n’avait que 21 ans et étudiait la littérature anglaise à l’Université de Cardiff. C’est dans un bar qu’il a rencontré Neil, pour ensuite répéter avec Ellen (basse), Ollie (batterie) et Gareth (voix, xylophone). Aleksandra (voix, claviers, cuivres) et Harriet (violon, claviers) se sont jointes plus tard au groupe, et tout ce beau monde a changé son nom de famille pour Campesinos!. "Au fond, nous embauchions de nouveaux membres pour répondre à nos besoins. Nous voulions du violon pour telle chanson, nous trouvions une violoniste. Même chose pour les cuivres." À force d’ajouter différentes couches sonores, Los Campesinos! est devenu un furieux bordel dansant, capable d’une folie digne des Unicorns et Broken Social Scene.

"C’est marrant que tu dises ça parce qu’on a toujours voulu dégager la même folie explosive que les Unicorns, Islands, Wolf Parade et Broken Social Scene. Nous souhaitions être aussi imprévisibles qu’eux. Je dirais même que, d’une certaine façon, nous les avons copiés, et notre côté plus sale découlerait davantage de Pavement, que j’adore. Techniquement, nous ne sommes pas des virtuoses. Donc, nous compensons par cette exaltation particulière."

Même si Tom utilise le mot "copier" pour définir son travail, ce qui est franchement inhabituel pour un musicien, les formations "plagiées" ne semblent pas s’en soucier. À preuve, en plus d’inviter Los Campesinos! à se produire en première partie de ses spectacles, Broken Social Scene a lancé Hold On Now, Youngster… sous son étiquette de disques Arts & Crafts. L’album a même été enregistré dans une église en banlieue de Toronto. "C’était le studio personnel de David Newfeld, qui a réalisé notre album (et ceux de BSS). Nous ne nous attendions jamais à un tel soutien de la part d’un groupe que nous qualifions presque de mentor. En fait, je nous considère encore comme de simples fans. Dans notre tête, nous n’avons jamais fait la transition entre mélomane et musicien qui vit de son art. Nous regardons toujours les autres groupes avec la même fascination."

Humilité campagnarde?

Le 22 mai
Au Petit Campus, avec Jeffrey Lewis & The Jitters

À écouter si vous aimez /
The Lovely Feathers, Islands, Architecture in Helsinki