Kid Koala : Kid sentiment

Depuis la parution de son dernier opus (Your Mom’s Favorite DJ) en 2006, Eric San, mieux connu sous le nom de Kid Koala, a fait deux fois le tour du globe et joué dans plus de 200 villes. Invité à se joindre à la dernière tournée européenne de Cut Chemist et DJ Shadow en début d’année, le Kid est maintenant de retour chez lui. Pour sa toute première participation à Mutek, il souhaite faire les choses à sa manière. "Chaque fois qu’on me contactait pour participer à l’événement, je me trouvais en dehors de la ville! Cette fois-ci, je pouvais me libérer. Lors de ma dernière tournée, j’ai acheté une quantité incroyable de disques et pour ce spectacle, j’ai envie d’essayer de nouvelles choses et d’expérimenter à ma guise. Je peux me le permettre. Tu sais, je considère un peu le public montréalais comme mes cobayes. J’aime tester tout ce qui est nouveau et recueillir des réactions instantanées", confie San, attrapé au vol dans un marché aux puces de la Rive-Sud.

Si les derniers mois furent particulièrement mouvementés pour le Koala, les prochains s’annoncent plus tranquilles car sa copine attend la venue de la cigogne cet été. "C’est le début d’un temps nouveau pour moi, autant sur le plan personnel que professionnel, et je suis très excité. Ce sera génial de rester à la maison et de faire le plein de l’énergie montréalaise sur une base quotidienne", raconte le déterreur d’obscurs vinyles dans un élan d’enthousiasme.

Ce n’est pourtant pas une période d’hibernation qui attend le Kid, mais plutôt celle d’un foisonnement créatif tous azimuts. D’abord, l’enfant prodige des platines souhaite poursuivre l’élaboration du Mosquito Book, une BD à la Nufonia Must Fall racontant les mésaventures d’une mouche qui joue de la clarinette. De plus, le jeune homme vient tout juste de terminer le mixage d’un projet blues-rock à saveur 70’s (The Slew) qui verra le jour le printemps prochain. "Imagine un disque de Black Sabbath, mais entièrement réalisé à partir de platines. C’est comme si The Bomb Squad avait décidé de produire un album rock. C’est cinglé!" explique-t-il.

Alors que ses derniers projets l’ont amené à bosser avec différents artistes, le Montréalais d’adoption n’a pas perdu le goût du travail en solitaire, bien au contraire. Heureux de renouer avec le confort du studio, le maître du scratch est maintenant prêt à relever de nouveaux défis. "Tu sais, au cours des dernières années, j’ai tenté d’incorporer des segments plus tranquilles et mélodiques à mes sets aux platines. J’ai pensé faire un disque dans cette veine, mais le timing n’était jamais bon. Avec l’arrivée du bébé, je vais devoir retourner à mes écouteurs! Lorsque la neige recommencera à tomber sur la ville, je suis convaincu que j’aurai envie de faire de la musique plus tranquille, downtempo. De toute façon, ma fille voudra dormir, alors pas question de grosse batterie dans la chambre!" Un papa consciencieux, ce Koala.

Le 30 mai
Au Métropolis avec Millimetrik, Megasoid, Modeselektor vs Pfadfinderei, Knifeandchop

À écouter si vous aimez /
Cut Chemist, DJ Shadow, Peanut Butter Wolf

MUTEK 2008

Année après année, le festival Mutek poursuit sa noble mission de rassembler têtes d’affiche, talents locaux et nouveaux noms de la scène électronique moderne tout en permettant aux curieux d’explorer de nouveaux outils de création numérique. En cinq jours bien remplis, la neuvième édition de l’événement propose plus d’une centaine d’artistes et de conférenciers provenant de 20 pays différents. En tout, près de 50 prestations intérieures et extérieures. Parmi les incontournables cette année, impossible de passer sous silence le Berlinois Stephan Metzger, mieux connu sous le pseudonyme de sleeparchive, le bidouilleur et guitariste autrichien Christian Fennesz, Matt Edwards, alias Radio Slave, le trio suédois The Field, l’infatigable magicien des platines Kid Koala, le collectif de Detroit Underground Resistance ainsi que le vétéran de la scène locale Tim Hecker. Du 28 mai au 1er juin. Info: www.mutek.org.