Sam Roberts : Papa Sam
Sam Roberts refait surface avec un troisième album teinté par la paternité.
À la sortie de son deuxième album, Chemical City, Sam Roberts nous entretenait de voyages, d’Australie et de puiser l’inspiration dans le dépaysement. Deux ans plus tard, le rockeur montréalais ne peut plus passer une semaine à l’étranger sans s’ennuyer de sa région natale. En tournée promotionnelle à Toronto pour la sortie de son troisième effort, Love at the end of the world, le musicien de 33 ans ne demande qu’une chose: revenir à Montréal, où l’attendent sa femme et sa fille âgée d’à peine 16 mois, Myriam.
Au diable si le succès de Chemical City n’a pas atteint celui du premier, We were born in a flame, qui value trois Juno au Canadien. Avec la grossesse de sa femme et sa nouvelle paternité, Sam avait autre chose en tête que les ventes d’album. "J’ai recommencé à penser à la musique lorsque Myriam m’a donné le temps de souffler. Je profitais de ses siestes et de ses courtes nuits pour m’isoler et composer dans une petite chambre à l’autre bout de l’appartement. Devenir père a changé ma vision de la vie. Des choses qui m’apparaissaient très importantes ont été reléguées au second rang pour faire place à de nouvelles préoccupations. Et ça se ressent dans mes textes."
Comme l’indique son titre, Love at the end of the world est le travail lucide d’un artiste préoccupé par le monde qui l’entoure. "Mes chansons ne parlent pas de moi qui berce mon enfant, mais se penchent plutôt sur le monde dans lequel j’ai donné vie à ma fille. Ce qui m’effraie me touche davantage sachant que ma fille se trouve à mes côtés. Les hommes s’entre-tuent, se blessent entre eux, et la race humaine semble incapable d’évoluer. Nous sommes de plus en plus nombreux sur cette planète, et les conflits ne font qu’augmenter. Le compte à rebours est entamé. C’est pour ça que l’album se nomme Love at the end of the world. J’ai inclus le mot "amour" dans le titre pour faire référence aux gens qui se tiendront avec moi sur le bord de la falaise lorsque tout sera terminé."
Sam pousse la conscientisation jusqu’à la pochette du compact, où chevreuil, canard, hibou, lion et humains forment une sphère compacte, reprenant le principe d’une boule de neige. "Notre existence est liée à celle des animaux, mais nous sommes trop égocentriques et centrés sur nous-mêmes pour nous l’avouer. Nous ne pouvons pas survivre sur une planète qui se meurt, mais nous continuons de la détruire pour servir nos intérêts immédiats."
Malgré tout, les compositions rock de l’album évitent de prendre un ton trop moralisateur, et le talent mélodique de Roberts prend le dessus une fois de plus. Moins psychédélique que son prédécesseur, le gravé maintient le rythme avec ses pièces, rapides et directes. "Je le voulais plus épuré et sans temps mort. Ça n’a rien d’une réaction face aux ventes moins élevées de Chenical City, car autrement, j’aurais lancé une deuxième We were born in flame. Celui-ci est nettement plus énergique."
Un disque contre-indiqué pour bercer sa pitchounette.
Le 27 mai
Au Cabaret Juste pour rire
Voir calendrier Rock/Pop
À écouter si vous aimez /
The Beatles, Matthew Good, The Stills