Yoav : Vol solo
Musique

Yoav : Vol solo

Yoav est de passage à Québec avec sa six cordes en guise de platine. Un concert inespéré après un séjour montréalais remarqué.

C’est à Londres que le chanteur savoure un moment de répit avant de revenir au Québec pour un spectacle inscrit à la dernière minute. Il faut dire que Yoav a fait sensation lors de son passage à Montréal il y a quelques semaines, et lui-même en garde un bon souvenir tant l’accueil était chaleureux. Malgré tout, même s’il cultive sa bohème depuis un certain temps, cette pause lui permet de prendre un peu de recul tout en travaillant sur de nouvelles compositions. "J’adore voyager et faire de nouvelles rencontres, admet-il. Ça contribue à mon travail autant qu’à ma vie. Maintenant que la profession prend le dessus dans mon agenda, les choses changent un peu. En fait, le problème, c’est l’aéroport. J’ai l’impression de perdre un temps fou à me justifier avec mes guitares. C’est ridicule, il y a de quoi perdre la tête."

Malgré tout, le sacrifice en vaut la peine, et le musicien en intrigue plus d’un avec sa technique peu orthodoxe. Une technique qui peut nous faire penser au Joseph Arthur des débuts. Yoav s’amuse à nous confondre avec un finger tapping qui semble produire des sons synthétisés tout en recréant sur la table d’harmonie une rythmique percutante, digne d’un mix drum’n’bass. Une fusion entre le folk et la musique électronique qui accroche.

Un séjour à New York, il y a 10 ans, a été déterminant pour la quête artistique de Yoav. Mais le chanteur souligne aussi une étape cruciale dans sa carrière en nous faisant le récit d’un spectacle qui a marqué sa jeunesse. C’est avec le groupe Crowded House, à Cape Town en Afrique du Sud, qu’il s’est retrouvé pour la première fois sur une scène. Invité par hasard, il est projeté devant 10 000 personnes pour chanter Instant Temptation. Il avait 15 ans. "New York est une étape importante dans ma vie, mais ce spectacle de Crowded House, je le considère comme un point de départ, précise-t-il. Je me rappelle parfaitement ce que c’était comme expérience et le sentiment qui m’habitait à l’époque. Si j’avais su que j’allais devoir monter sur cette scène avant le spectacle, j’aurais été mort de trouille."

Le chanteur s’est alors mis dans la tête de poursuivre son chemin jusqu’à Londres et New York pour tenter sa chance. Après moult tentatives, une occasion se présente avec Marius de Vries. Le réalisateur, qui a travaillé avec Björk et Massive Attack, écoute avec attention son matériel et coréalisera par la suite Charmed and Strange, son premier disque. "Il a été ma première connexion avec le milieu professionnel, avoue-t-il. Je venais de traverser une période trouble aux États-Unis avec des promesses de contrats qui n’ont jamais abouti. C’était la désillusion totale et il fallait que je quitte New York. J’ai pu lui soumettre directement mes maquettes et, par la suite, il m’a introduit auprès d’un manager avec qui j’ai pu produire ce disque avant même d’avoir un contrat."

Une étape qui lui a permis de soumettre une production étoffée tout en imposant sa propre volonté. Une attitude qu’il semble vouloir cultiver. "Ce que j’ai appris en travaillant avec un réalisateur d’un tel calibre, c’est qu’il faut malgré tout faire confiance à son instinct. C’est très facile de se laisser influencer par un réalisateur de renom qui a travaillé avec des artistes que tu admires, mais il faut savoir dire non. Lorsque tes chansons sont le fruit de ton travail, il faut revendiquer."

Le 27 mai à 20h
Au Théâtre Petit Champlain
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À écouter si vous aimez /
Joseph Arthur, Nick Drake, Jeff Buckley