Kode9 : Système D
Musique

Kode9 : Système D

Kode9 s’arrête à Montréal pour donner une touche de dubstep au festival Mutek.

Pas plus tard que l’an dernier, Steve Goodman, le petit Londonien qui se cache sous le pseudo de Kode9, en avait marre d’entendre parler du dubstep à longueur de journée. Si bien qu’il rebaptisa le genre. "Le dubstep? Ah, j’étais fatigué d’entendre ce mot! Je crois que j’avais fait une dizaine d’entrevues et c’en était vraiment assez. Je ne voulais plus le prononcer! Tu sais, à l’occasion, plus tu dis un mot, plus il perd de sa signification. Je trouvais que D était un terme un peu plus accrocheur et, surtout, agréablement vague", explique-t-il avec véhémence.

L’un des producteurs ayant le plus aidé à propulser le dubstep (grâce à son label, Hyperdub, ainsi qu’à une émission de radio qu’il animait sur les ondes de Rinse FM, la plus importante station pirate de Londres), Kode9 estime que le style a atteint un niveau de créativité particulièrement élevé de nos jours. "Ce qui est excitant, c’est qu’il flirte avec d’autres styles musicaux comme la house, la techno. Ça produit de la musique qui se promène dans une foule d’autres directions et ça offre tout un monde de possibilités aux créateurs. Moi, au fil des ans, ce que je considère avoir donné au genre dubstep, c’est un caractère musical aléatoire", confie Goodman.

Depuis ses premiers pas sur la scène jungle et 2-step garage dans les années 1990, l’homme a toujours souhaité s’occuper de tous les aspects de son art (du design des pochettes à la musique elle-même, en passant par les envois postaux). Pas trop de chapeaux à porter en même temps? "Je ne crois pas. Suis-je un individu qui aime avoir le contrôle absolu? Mmm… Je l’ignore. Je n’ai pas encore trouvé une façon efficace de répartir toutes mes tâches, mais ça ne me dérange aucunement."

Alors que le vétéran bidouilleur termine ces jours-ci le remix d’une pièce de Lee "Scratch" Perry, il se prépare à sillonner les routes américaines au mois de juillet avant de regagner le studio avec son pote, le M.C. Spaceape. Malgré les années de métier, le duo a encore des choses à apprendre. "Même si j’ai pas mal voyagé au cours des dernières années, je me considère encore comme un novice. Spaceape aussi, d’ailleurs. Nous sommes encore à l’étape d’assimiler les complexités de la vie sur la route. Nous ne savons toujours pas précisément ce que nous aimons et n’aimons pas de cette expérience du live. Chaque jour, nous découvrons quels contextes fonctionnent bien pour nous. Alors tout ça est encore amusant!"

Le 31 mai
Au parc Jean-Drapeau en après-midi avec Martyn, Komodo et Flying Lotus

Au Métropolis en soirée avec Chloé, Danton Eeprom, Deadbeat, DJ Olive, Mossa, Noah Pred, Quiet Village, Radio Slave et The Field.
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À écouter si vous aimez /
Digital Mystikz, Skream, Burial