Rechenzentrum; Mutek : Comme au cinéma
Le duo Rechenzentrum manipule le son et l’image et atterrit à Mutek. Prêts pour l’embarquement?
Lorsque le bidouilleur Marc Weiser et l’artiste visuel Lillevaen fondent Rechenzentrum (traduction: centre de traitement des données) en 1997, le mot d’ordre est clair: intégrer les aspects visuel et sonore tout en recherchant de nouveaux procédés, des avenues différentes pour présenter le produit. "Depuis le début, ce projet est véritablement une affaire de groupe", lance d’emblée Weiser avec son accent berlinois prononcé. "Le son et l’image sont traités sur un pied d’égalité. On souhaite mixer différentes sources sonores et visuelles et implémenter une nouvelle ambiance, une vibe différente dans la musique électronique. Bref, offrir quelque chose d’autre au public afin qu’il définisse notre concept comme une nouvelle forme de musique ambiante. Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous utilisons l’image comme un instrument de musique et que nous traitons la musique comme un film", poursuit-il.
Après avoir longtemps pataugé dans les eaux de la techno hypnotique, le duo refaisait surface l’automne dernier avec Silence, un DVD présentant une oeuvre épurée, méditative et délicate inspirée par le peintre russe Andreï Roublev et un film d’Andreï Tarkovski sur la vie de Roublev. "On s’est laissé guider par le flot de nos idées. Puis, après avoir traversé toute cette période de laptop, on a ressenti ce besoin de présenter notre musique différemment, d’explorer les confins de la musique minimale, à la Brian Eno. Ma définition de la musique ambiante est simple: elle n’a pas de but précis ni de grandes ambitions. Elle flotte dans les airs et elle est simplement présente et réconfortante, dans le meilleur sens du terme", confie Weiser.
Loin du simple show de laptop, l’aventure multimédia raffinée de Weiser et de son complice immerge le spectateur dans un environnement sonore et visuel particulièrement austère. Du cinéma pour les oreilles, en quelque sorte. Habitué du festival Mutek, Weiser se montre enthousiaste à l’idée d’y présenter son plus récent projet en première nord-américaine. "L’idée était d’arriver avec une forme mélodramatique et mélancolique de la musique électronique et je crois que nous avons réussi. Jusqu’à un certain point, on peut dire qu’on produit de la musique de café, mais de la bonne musique de café! Je voudrais que, pour l’auditeur, notre musique soit un ami sur lequel il pourra toujours compter."
Le 29 mai
Au Théâtre du Nouveau Monde avec Freida Abtan, Németh + Hess et Nokami + Sans Soleil
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À écouter si vous aimez /
Laub, Basic Channel, Brian Eno