The Jealous Girlfriends : Brooklyn story

L’histoire des Jealous Girlfriends semble se dessiner dans une suite d’accidents de parcours. Au départ un simple duo, composé par Alex Lipsen (claviers) et Holly Miranda (chant), c’est après une succession de rencontres qu’une métamorphose s’est opérée. Maintenant un collectif à part entière, le groupe voit sa nouvelle dynamique enrichie par la présence de Josh Abbott (guitare et voix), qui joue un rôle clé dans la direction artistique.

Cette métamorphose, Josh Abbott se l’explique encore mal tant le contexte initial ne laissait rien présager de ce dénouement. Tout d’abord à la batterie (un rôle désormais comblé par Mike Fadem), il s’est retrouvé par la suite à la guitare tout en se partageant les voix et l’écriture avec Holly Miranda. "C’est le premier groupe avec lequel je me suis permis d’exprimer mon travail, indique-t-il. Ça faisait longtemps que j’avais envie de mettre ma musique en pratique. Je connaissais bien Alex, qui m’a introduit au sein des Jealous Girlfriends. Holly et lui ont bien aimé ce que je faisais et nous avons commencé à intégrer mes compositions. Sans Dan Long à la réalisation, je ne crois pas que nous aurions pu aboutir à quelque chose de concret. C’est avec lui que nous sommes partis de l’expérimentation pour aboutir avec une vision définitive."

Une vision qui leur confère une sonorité expressive enracinée dans un cadre pop bien défini, où les chorus sont savamment exploités. Après avoir enregistré son premier album dans le studio d’Alex Lipsen à Brooklyn, le groupe n’a pas perdu de temps pour signer un contrat, jetant son dévolu sur la compagnie Good Fences, située à Montréal. "D’une compagnie à une autre, c’était toujours le même discours. On te brosse un tableau apocalyptique de l’industrie du disque et on insiste pour te faire comprendre que tu n’en vendras jamais. Le plus ironique, c’est qu’après t’avoir fait ce discours, on te propose un contrat pour cinq disques! C’est vraiment ridicule! Avec Good Fences, c’était clair. Ils se sont déplacés pour nous écouter en spectacle et ils ont aimé. Leur demande était directe et honnête: "Nous voulons travailler avec vous, et vous?" Peu importe que cette compagnie soit à Montréal et nous à Brooklyn, c’était la seule entreprise qui semblait logique dans son travail."

Et qu’en est-il de la logique interne au sein des Jealous Girlfriends? Avec deux membres actifs comme auteurs et deux autres qui s’ajoutent au tandem pour la composition, on pourrait croire qu’ils ont tous la même vision en ce qui a trait à la direction artistique, tellement leur son témoigne d’une homogénéité totale. "Si tu savais à quel point nous sommes différents! affirme Josh Abbott. J’ai joué dans beaucoup de groupes punk dans le passé. Mon bagage musical est totalement différent de celui d’Holly, par exemple. Elle est très portée sur les grandes interprètes françaises comme Édith Piaf et elle s’est formée dans cette culture propre aux songwriters comme Joni Mitchell. C’est pour ça que la démocratie est omniprésente dans le groupe. C’est beaucoup de dialogues, de conversations et de négociations, mais c’est le but de l’exercice. Il faut avoir le sentiment que nous le faisons ensemble. C’est quelque chose de très précieux pour nous."

Le 31 mai à 22h
Au Cercle
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