Death Cab For Cutie : Mignonne est vivante
Death Cab For Cutie imite R.E.M. en atteignant la tête du Billboard après 10 ans de carrière. Ben Gibbard fait le point.
Avouons-le, Death Cab For Cutie n’est plus ce petit secret bien gardé de la scène pop indé américaine. Finito, l’époque où la formation était la possession jalousement gardée des mélomanes alimentés par les radios indépendantes, blogues et autres médias spécialisés. Dès sa sortie, le 13 mai dernier, le septième disque du taxi mortel, Narrow Stairs, s’est hissé en tête des albums les plus vendus aux États-Unis, atteignant la première position du fameux Billboard 200. Originaire de Bellingham, ville située à 150 km de Seattle, la troupe menée par le tandem Ben Gibbard/Christopher Walla aura mis 10 ans avant d’atteindre le sommet des palmarès. De mémoire, il faut remonter jusqu’à R.E.M. pour trouver un autre groupe indé américain à avoir réalisé l’exploit après une décennie d’activité.
"Ce n’était pas notre but lorsque nous avons fondé le groupe, mais nous travaillons fort, lance Ben Gibbard. Nous tournons énormément et nous nous prêtons au jeu des entrevues. C’est agréable de voir nos efforts récompensés de la sorte. Nous n’avons jamais brûlé d’étape. À chaque nouvelle parution, nos objectifs évoluent. Il y a 10 ans, nous hésitions à graver 1000 exemplaires de notre premier disque, nous trouvions le tirage trop ambitieux."
Installé à l’arrière d’un luxueux autobus le menant vers un concert au Colorado, Ben passe le temps en parlant aux journalistes tout en regardant une confrontation entre les Royals de Kansas City et les Blue Jays de Toronto. "Je suis le baseball religieusement depuis que nous avons la télé satellite à bord, explique-t-il. Venant de Seattle, je suis un fan des Mariners, mais ils connaissent une saison exécrable. Je vis une relation amour/haine avec ce club."
Revenant à Death Cab, le chanteur-guitariste, aussi membre de Postal Service, avoue surtout sa surprise lorsque Plans (paru en 2005) a été certifié platine (un million d’exemplaires écoulés aux États-Unis). Ce succès a placé le groupe dans une zone de confort, au sens positif du terme. "À la fin de notre tournée pour Plans, le bilan était ultra-positif. Nous venions d’atteindre l’objectif que nous nous étions fixé en joignant les rangs d’une compagnie de disques majeure (Atlantic en 2004): rejoindre le plus de gens possible. Cette réussite nous a donné confiance. Nous avons attaqué les séances studio de Narrow Stairs en nous disant: "O.K., nous avons fait tellement d’albums, si nous arrivons à sortir d’ici avec un disque qui plaît à tous les membres du groupe, les choses devraient bien tourner.""