Elfïn Saddle : Champignon magique
Musique

Elfïn Saddle : Champignon magique

Elfïn Saddle construit une musique délicate et magique, quelque part entre le naturel et le surnaturel.

Elfïn Saddle est le nom d’un champignon sauvage, c’est aussi celui d’un duo montréalais tout à fait charmant dont la musique, cousue de broche et conçue de bric et de broc, est fragile et brinquebalante; une trame sonore merveilleuse qui convient parfaitement à l’univers onirique du Vancouvérois Jordan McKenzie et de la Japonaise Emi Honda, deux artistes en arts visuels qui ont choisi Montréal comme ville d’adoption il y a quelques années.

L’album Gigantic Mother / Wounded Child, paru en décembre 2007 sous la petite étiquette Kill Devil Hills, et le tout récent E.P. de quatre titres Water Mother, offert uniquement en format MP3 (villavillanola.com), nous font découvrir deux êtres sensibles qui se plaisent à défricher des sentiers peu fréquentés, petits chemins nichés au creux de forêts magiques et mystérieuses mais néanmoins accueillantes. "Emi et moi nous sommes rencontrés à Victoria. En plus de nos installations en arts visuels, nous avons démarré un projet musical que nous avons mené pendant trois ou quatre ans avec une autre personne, avant de venir s’établir, elle et moi, à Montréal. Comme nous venions en voiture, il fallait limiter le nombre de bagages, nous n’avons donc transporté que très peu de nos instruments. Cela nous a forcés à travailler seulement avec ces quelques instruments, soit un accordéon dont j’ai enlevé le clavier et un glockenspiel. Donc, je joue de l’accordéon de la main gauche et du glockenspiel de la main droite. Nous avons ensuite construit une petite batterie faite de toutes sortes de bidules sur laquelle Emi tapoche", explique tranquillement Jordan McKenzie, joint alors qu’il se trouve dans le Nord de l’Ontario, non loin de la baie James, où il accompagne un magicien (quand on parle d’univers onirique).

Chantées en anglais par Jordan et en japonais par Emi, les chansons de la paire oscillent entre la comptine, la ballade folk, les musiques japonaise et amérindienne et, pourquoi pas, une certaine musicalité proche de celle d’un Yann Tiersen; une musique délicate, qui semble toujours sur le point de s’écrouler, qui ne tient que par magie et qui ressemble, d’une certaine façon, aux créations artistiques du duo. "On aime jouer avec tous les instruments trafiqués et les objets qu’on a, précise Jordan, mais je dirais que notre musique n’est pas nécessairement la trame sonore de nos installations. Il y a un lien néanmoins; la source est la même car nous utilisons des objets pour créer une certaine forme d’art visuel. Finalement, on essaie de faire le plus possible avec le moins d’instruments possible. Ça fait deux ans qu’on fait ça sous le nom d’Elfïn Saddle et je dirais que ça va très bien!"

Le 12 juin
Au Jupiter Room avec Slim Twig et Caroline Keating

Le 25 juin
À la Casa del Popolo dans le cadre du Suoni Per Il Popolo avec Picastro et Marissa Nadler

À écouter si vous aimez /
Yann Tiersen, Neutral Milk Hotel, Pascal Comelade