Bonjour Brumaire : Ode au métissage
Bonjour Brumaire, groupe d’indie-rock né à Montréal, a lancé un premier album où élégance et énergie se marient parfaitement. En français dans le texte.
Quelques démos, une page MySpace, et c’est le choc: une nouvelle formation est née. Un nom bizarre, mal défini: Bonjour Brumaire. En un an, le groupe passe du néant au premier album sous une étiquette en vue (Indica). La rumeur s’intensifie, les oreilles s’excitent. Cette bête nous attire, et ses chansons coulent déjà dans nos veines.
Né à Montréal, Bonjour Brumaire se compose d’un Français au micro et aux textes, propulsé par la musique de deux Québécois anglos et deux francos. Bonjour, métissage pop. On a téléphoné à Youri, le chanteur, pour en savoir plus, notamment sur le titre du disque, De la nature des foules: "Je voyais l’album comme une analyse sociologique. Chaque chanson serait une facette de cette analyse, comme si quelqu’un se baladait dans une ville et observait un groupe de personnes, à la fois avec des éléments personnels et d’autres plus globaux…"
Les membres de Bonjour Brumaire ont beau vivre et s’être rencontrés à Montréal, leur musique résonne davantage comme européenne. Elle rappelle tantôt l’indie-rock anglais, tantôt les meilleurs groupes rock français (Tue-Loup, Superflu, etc.). Européens? "On nous a fait remarquer récemment que l’album ne sonne pas forcément montréalais, entre guillemets. On a fait attention à ne pas sonner trop actuel, mais plutôt intemporel. On est tous fans de pop, et c’est une chose qui est assez universelle. Je pense qu’il vaut mieux faire de la pop que des choses plus élitistes." Un nom rallie tous les suffrages dans ce groupe aux horizons et aux goûts variés: The Beatles.
Outre cette pop électrique et réjouissante, cette légèreté dans la puissance, on aime chez Bonjour Brumaire la manière de chanter de Youri, avec une bienheureuse nonchalance. "Je pense que la nonchalance dont tu parles vient d’une certaine urgence. J’écris beaucoup spontanément. J’écoute les gens qui parlent autour de moi, je prends des notes. J’écris sans filtre et je chante sans trop me poser de questions."
Quant à la nouvelle chanson française, elle ne branche pas trop Youri: "C’est vrai que je ne fais pas de name dropping comme Vincent Delerm ou que je n’apprécie pas trop le côté cynique de certains chanteurs. Par contre, quand j’étais jeune, ma soeur écoutait Daho, et j’ai peut-être assimilé inconsciemment ce genre d’écriture avec beaucoup d’images, avec à la fois une distance et des choses un peu complexes."
Le 19 juin avec Winter Gloves
Au Maverick’s
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À écouter si vous aimez / Étienne Daho, The Beatles, Karkwa