K : K majuscule
Musique

K : K majuscule

K nous visite à nouveau avec un album fraîchement produit.

Nicolas Michel se présente avec la lettre K. Une simple lettre qui pourrait nous donner l’impression qu’il cultive cette image de l’artiste solitaire, unique vecteur de sa musique et de ses paroles. Le chanteur suisse semble plutôt cultiver une autre vision. En compagnie de ses complices musiciens, son aventure est bel et bien une histoire de groupe. "Depuis cinq ans, j’ai de plus en plus l’impression que cette dimension est fondamentale, affirme-t-il. Je suis conscient que c’est une équipe à part entière avec laquelle je partage beaucoup de choses. C’est très important pour nous d’assumer sur la scène cette complicité que nous avons entretenue tout au long de cette aventure."

C’est après une autoproduction intitulée L’Arbre rouge et quelques participations à des concours européens que le chanteur a trouvé le label idéal pour lancer son dernier disque, L’Amour dans la rue. Un exercice de synthèse qui jumelle quelques joyaux de son catalogue initial avec six nouvelles compositions. "On a éliminé certaines chansons qui à notre avis ne correspondaient plus à ce que nous faisons en ce moment comme musique, explique-t-il. Dans l’écriture, on évolue aussi. À 22 ans, sans avouer que c’était catastrophique, je remarque qu’il y avait certains réflexes inutiles. Il y a peut-être une forme de complaisance qui se dissipe avec le temps. Mais c’est surtout une époque qui précède une période de transition. Avec l’expérience, on acquiert du vécu et on arrive à choisir véritablement son métier. On décide d’y croire et que c’est possible d’y arriver. C’est lorsque cette prise de conscience est assumée qu’on travaille convenablement."

Avec cette prise de position, le chanteur s’obstine à souligner l’importance d’y croire, communiquant ainsi une forme d’idéalisme. Sans vouloir l’admettre, Nicolas Michel trouve une façon de justifier son travail. "Écrire, c’est trouver une manière juste de transmettre une simple émotion, précise-t-il. Mon souhait, c’est que l’ensemble de ces chansons soient connectées aux émotions originales sans qu’il y ait de filtre inutile. Il faut qu’on soit sincère en faisant ce travail, il faut considérer ces moments spontanés qui nous inspirent. Avec ce groupe, je veux tenter d’être le plus heureux possible. Être idéaliste, c’est aussi croire qu’on peut vivre ensemble pour le mieux. C’est ce qu’on recherche tous, même à une petite échelle."

Maintenant en tournée depuis plus de deux ans, l’auteur pense déjà au prochain album. Pas en écrivant ou en composant, mais plutôt en visualisant ce qu’il devra faire auparavant. "Pour le prochain disque, j’aurai besoin de me plonger un peu plus dans la réalité, pense-t-il. Il y a un projet qui m’inspire beaucoup. C’est un organisme européen qui met sur pied des activités pour mettre en contact les nouveaux immigrants avec leur environnement. Des activités d’immersion artistique qui les initient au français par la musique ou le théâtre. La réalité des sans-papiers, c’est quelque chose de criant en Europe. C’est aussi le reflet de cette éternelle frontière Nord-Sud et de la pauvreté qui en résulte." Idéaliste tout de même.

Les 13 et 14 juin
Au Festival de la chanson de Tadoussac

À écouter si vous aimez/
Jérémie Kisling, Alain Souchon, Moran