Yvon Deschamps : Son idole
Musique

Yvon Deschamps : Son idole

Yvon Deschamps sera de l’événement Circus, hommage symphonique à Chaplin, où il livrera un témoignage personnel sur cet artiste qu’il admire tout particulièrement. Avant-coureur.

Au départ, l’idée était de reprendre un spectacle reposant sur les compositions de Chaplin, présenté à Londres par un de ses fils. "Parce que Charlie Chaplin a écrit des musiques extraordinaires, certaines qu’on connaît, comme Smile, et plusieurs chansons qui ont été de grands succès mais dont on ignore qu’elles sont de lui", fait valoir Yvon Deschamps. Puis, devant l’impossibilité d’obtenir les droits, les gens du Grand Rire ont décidé de mettre à profit l’acoustique exceptionnelle de la salle du Palais Montcalm ainsi que le talent de l’OSQ pour proposer un événement alliant la projection de The Circus et son accompagnement musical en direct. "Bien sûr, ça n’a pas la profondeur de Modern Times ou du Dictateur, mais il s’agit d’un maudit bon film, drôle et touchant aussi, observe-t-il. Les enfants vont rire. Écoute, ça n’arrête jamais. Il y a beaucoup de poursuites et toutes les folies qu’il fait, c’est incroyable!" Cela dit, remarquant que les plus belles mélodies de Chaplin se trouvent ailleurs, il s’empresse de préciser que nous aurons également droit à quelques surprises…

Quant à sa participation, il relate: "Lors du projet initial, j’avais dit: "Comme je suis un immense fan de Chaplin, je peux faire un 10 minutes où je vais raconter une partie de sa vie, mais aussi expliquer ce qu’il représente pour moi et, naturellement, il se peut que je fasse des farces"", lance-t-il en riant. Chose promise, chose due: le concept a beau avoir changé, il sera au rendez-vous, et avec la dernière voiture de son idole, s’il vous plaît. "Une année, j’avais quatre ou cinq ans, mon père avait trouvé un vieux projecteur 8 mm avec quelques films, des affaires qui duraient 30 secondes, une minute. Le soir de Noël, il nous a réveillés et il nous a amenés dans la cuisine. Là, j’ai vu Chaplin. Ça a été une révélation! se souvient-il. Le personnage m’a accroché tout de suite. Il est fabuleux et d’une profondeur… C’est moi, vous, le voisin, le milliardaire et le clochard; c’est tout le monde."

Un exemple qu’il a d’ailleurs cherché à suivre lorsqu’il s’est mis à écrire des monologues. "Mon personnage représentait pour moi ce que je voyais dans Charlot. Pas le clochard, parce qu’il s’agissait d’un ouvrier qui se faisait exploiter. Mais le principe est de prendre un personnage vrai, dans lequel beaucoup de gens vont se reconnaître. Comme le disaient Vigneault et d’autres, le jour où tu réussis à décrire l’âme de quelqu’un, ton personnage est universel." De même, Yvon Deschamps admire en Chaplin le maître de la pantomime. "Avec une idée, il faisait 10 minutes. On peut prendre 5 minutes de n’importe quel film et on n’en revient pas de tout ce qu’il a trouvé comme gestuelle. Quelle imagination! En plus, il avait le génie du comique. D’ailleurs, si je fais ce que je fais de la manière que je le fais, c’est à cause de lui parce que, moi aussi, j’ai voulu m’attaquer à des sujets importants, difficiles; c’est la forme qui va être drôle. Et comme il est arrivé au bon moment, il a pu tout inventer, ce qui fait qu’après lui, on ne peut que proposer des variantes de ce qu’il a réalisé", conclut-il, modeste devant ce monstre sacré.

Le 18 juin à 20h
Au Palais Montcalm
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