Ayo : Fille de joie
Musique

Ayo : Fille de joie

Son prénom signifie joie en yoruba. Il lui a été donné par son papa nigérien. Mais Ayo, gitane par sa mère, incarne la simplicité.

Allez, on commence avec la question qui tue: "T’es-tu coupé les cheveux?" Elle éclate de rire. "C’est vraiment drôle que tu me demandes ça, car je m’en vais de ce pas chez le coiffeur. J’ai finalement décidé de changer de tête. Pour l’instant, je les ai brossés comme une queue de cheval; mais là, j’ai hâte!"

Ça fait trois minutes que je cause avec Ayo, mais on dirait qu’elle me connaît depuis dix ans. Une fille vraiment enthousiaste, spontanée, littéralement adorable. L’attachée de presse de la compagnie de disques me le confirmera après l’entrevue: chez Universal, ils n’en ont jamais vu une comme ça! Mais revenons à cet énorme afro qui coiffait la fille longiligne, moitié Africaine anglophone authentique et bohème, et moitié gitane errante de l’Europe de l’Est. L’intéressée affirme qu’on l’a comparée plus souvent à Minnie Riperton, la sympathique chanteuse soul décédée en 79, qu’à Angela Davis, l’égérie des Black Panthers, qui a porté sa coiffure comme un trophée à la fin des années 1960.

"Au début, ça ne me dérangeait pas trop que ma coiffure fasse partie de mon image, mais tu finis par devenir complètement prisonnière de ce cliché. Une fois, je portais un chapeau pour un concert en Italie, et il y avait un fan qui hurlait littéralement pour que je l’enlève. C’est du fétichisme ou quoi? Je commençais à en avoir marre."

On cause de India.Arie qu’elle adore (évidemment!) et en particulier de la chanson I’m not my Hair qu’elle trouve tout à fait à propos. Mais les comparaisons ne s’arrêtent pas là. Les chansons de Ayo, dans un style qu’elle appelait au début "soregafrofolk" (pour soul, reggae, afro et folk), ont été favorablement comparées à celles du premier album d’India.Arie, Acoustic Soul, disque qui a dressé le nouveau standard du néo-soul.

"Je n’ai rien planifié, rien calculé. Les chansons sont sorties comme ça, d’un coup. Elles étaient un genre de thérapie et me soulageaient de mes problèmes personnels à mesure que je les extériorisais. Il me fallait dire la vérité. Quant à mon son, je l’ai trouvé lorsque j’ai laissé le violon pour acheter une guitare, il y a cinq ou six ans. Alors j’ai quitté l’Allemagne et j’ai décidé d’écrire sur ma vie."

Le 29 juin
Au Club Soda

À écouter si vous aimez /
Lauryn Hill, India.Arie, Asa