Kevin Parent : Libre comme l'air
Musique

Kevin Parent : Libre comme l’air

À l’aise comme seul l’est un réel "habitué de la place", Kevin Parent installe ses pénates au Vieux Clocher de Magog pour une série de trois spectacles, les 26, 27 et 28 juin.

L’auteur-compositeur-interprète privilégie une formule intime qui cadre selon lui avec la personnalité du public magogois. "À Magog, les gens sont un peu "tannants". Ils arrivent de bonne heure, ils se commandent un pichet, ils jasent. C’est plus convivial. On a une proximité avec le public, ce qui fait qu’on a moins le goût d’enfiler les chansons une en arrière de l’autre comme dans les festivals." Accompagné de son batteur et fidèle complice Michel Roy, avec qui il joue depuis une quinzaine d’années, Kevin Parent se laissera donc porter par l’ambiance. "Michel et moi, on est comme deux hirondelles qui se promènent dans le vent. S’il y en a un qui tourne, l’autre le suit. Ça nous permet d’improviser et d’avoir du fun." Au programme de la soirée: six ou sept chansons de son disque Fangless Wolf Facing Winter, entourées de plusieurs de ses classiques francophones dont Seigneur, Caliente, Les vents ont changé, Maudite Jalousie et Fréquenter l’oubli. "Ce n’est pas dépaysant", assure-t-il.

ANGLO ET FRANCO

Ce souci de ne pas dépayser est probablement lié à l’accueil plutôt tiède que les radios ont réservé à ses compositions en anglais. Visiblement déçu, sans être amer, Kevin Parent reconnaît que son dernier album n’a pas obtenu le succès annoncé par une critique élogieuse. Voici notamment ce qu’en pensait le journaliste François Desmeules lors de sa sortie il y a un an: "Dans ce genre rock-folk, un brin soul, Parent affiche à la fois des couleurs qui ne dépayseront pas ses fans et des moments de remarquable créativité: Come With Me est une grande chanson incontournable et destroy, Can’t Stand This Loneliness est à brailler et Jazz on the Rocks, un chef-d’oeuvre absolu. Bref, une solide partie de plaisir à apprivoiser au-delà de tout préjugé."

Peu importent ces considérations, Kevin Parent ne regrette pas d’avoir laissé une place à sa langue maternelle. "Pour moi, c’était un nanane. Je suis content de l’avoir fait. Pas pour faire du cash ou pour aller ailleurs, mais pour me rapprocher de mes racines, pour partager qui je suis vraiment." Ce détour lui a finalement donné le goût de composer de nouveau en français. La sortie d’un nouvel album est d’ailleurs prévue pour l’an prochain.

En bout de piste, que ce soit en anglais ou en français, Parent explore les mêmes thématiques. "L’amour, la tristesse, la joie, la mélancolie sont les couleurs de base. C’est la texture qui change. Dans le fond, les mots reviennent tout le temps… Je suis le même gars!" Il avoue toutefois être moins tourmenté qu’auparavant. "Je refuse de me sentir coupable de tout ce qui se passe dans le monde: la guerre, les changements climatiques… Je voudrais prendre la planète dans mes mains, embrasser le déséquilibre, plonger dans le chaos", conclut-il en faisant référence à Every Now and Then, une magnifique chanson qui parle de quête de soi et de liberté.

Du 26 au 28 juin à 20h30
Au Vieux Clocher de Magog

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