Lewis Furey : Le survenant
Musique

Lewis Furey : Le survenant

Quelque 30 ans après son dernier show en solo, Lewis Furey remonte sur les planches pour défendre son répertoire.

En glissant les albums de Lewis Furey dans le lecteur, quiconque (re)découvre ses chansons mi-pop, mi-cabaret déglingué, livrées avec cette voix moqueuse et un piano expressionniste, décorées de jolis arrangements de cordes, sera surpris de constater à quel point ces enregistrements datés du mitan des années 70 ont bien vieilli. Douce époque, se souvient Furey, lors de laquelle le rapport au disque était tout autre: "Les gens sont blasés. Comme ils ne paient pas les disques, ils leur semblent moins précieux. Souvent, ils les écoutent sur des supports de mauvaise qualité. Ils ont perdu cette écoute qu’on expérimente lorsqu’on attend avec jubilation la parution d’un disque. Or, le live demeure un moment d’écoute privilégié."

Il y a des lunes qu’on n’avait vu Furey sur le devant de la scène. Son dernier show en solo remonte aux années 70, faste décennie durant laquelle il a lancé trois albums: un disque éponyme, The Humours of et The Sky Is Falling. Ensuite, le Montréalais s’en est allé dans la semi-pénombre, puisque c’est comme metteur en scène et auteur-compositeur (musiques et textes des chansons de Carole Laure, plusieurs trames sonores de films dont Opération Beurre de pinottes) qu’il a continué de s’épanouir comme musicien. Alors, ça fait quoi de remonter sur les planches? "Ça me met dans un état de nerfs pas possible!" répond-il dans un français élégant, enjolivé de cet accent qu’ont les Montréalais anglophones.

Furey est donc parti à la recherche de trois musiciens aussi épris de musique classique et de pop que lui. Sa fille Clara Furey, Karine Deschamps et Alcibiade Minel, venu de Paris, partageront la scène avec lui, pour un total de deux pianos et quatre voix. Les morceaux choisis proviennent de ses albums solo et défendus par Carole Laure, de Night Magic – textes de Leonard Cohen, véritable mentor pour Furey -, quelques chansons sont tirées d’Alexandre et Cléopâtre, une pièce de théâtre musicale issue du texte de Shakespeare montée au TNM il y a deux ans, auxquelles s’ajoutent des traductions de grands airs de Brahms et même Ordinaire de Robert Charlebois.

Les 3 et 4 juillet
Au Cabaret Juste pour rire

À écouter si vous aimez /
Kurt Weill, Carole Laure, Rufus Wainwright