The Sainte Catherines : De controverse et de bière chaude
Dormir par terre, se faire payer avec le change de la machine à Coke et foutre le bordel sont quelques joies quotidiennes des Sainte Catherines. Entrevue avec Hugo Mudie, chef des sans-chef.
Depuis 2000, les Sainte Catherines ont parcouru des milliers de kilomètres dans des vieilles vans qui brisent aux coins des rues. Ils ont passé l’Europe, les États-Unis et le Canada au peigne fin pour jouer devant des auditoires variant de 3 à 5000 personnes. Dans ce métier, le salaire minimum signifie souvent dormir par terre, manger des restants et boire ce qui est offert. C’est de cette réalité que le documentaire The Soda Machine, tourné à l’occasion du 500e concert du groupe, nous cause. "On n’a pas montré de jet set parce que c’était pas le but. C’est comme un jet set sans argent. Au lieu de boire du champagne, tu bois d’la bière, pis au lieu de te pogner des top-modèles, tu te pognes des punks avec des mohawks", explique Hugo. On comprend que dans ces conditions, de nombreux membres des Sainte Catherines ont déserté les rangs pour une vie plus tranquille. La formation actuelle comprend Marc-André Beaudet, Frédéric Jacques et Louis Valiquette aux guitares, Pablo Boerr à la basse et Richard Bouthillier à la batterie.
The Soda Machine, c’est aussi un CD comprenant les titres qui n’ont pu se frayer une place sur les quatre albums précédents. On y trouve quelques classiques, mais aussi des oeuvres de fond de tiroir: "Y’a du monde qui me dit que c’est notre meilleur album, qu’ils l’adorent. Je me dis: "Tabarnak, j’pensais pas ça. C’est nos ostie de tounes rejets." Y’en a une couple qu’on trouve bonnes, mais la plupart, je suis moyennement gêné d’les entendre", s’étonne "Gros Chat".
Le leader du groupe emblématique du quartier Centre-Sud à Montréal est passé de l’autre côté de la console à quelques reprises, notamment pour Rudy Caya et plus récemment, Crache ton rock. Depuis le temps, les mauvais garçons se sont fait tout un réseau, leurs relations sont toutes plus surprenantes les unes que les autres. Qu’on pense à Isabelle Desjardins, VJ à MusiquePlus, ou au rappeur Chub-e Pelletier, les "Ste-4" ont toujours de quoi surprendre. "Dans le fond, j’m’en crisse des goûts des autres, j’écoute rien qu’écoutent les gars d’Omnikrom, mais ça m’empêchera pas de jouer avec eux autres. On va juste mettre chacun de notre bord ce qu’on trouve de meilleur." Cette indépendance viscérale et un esprit de contradiction à toute épreuve sont les moteurs du véhicule Sainte Catherines, celui-là même qui les conduira vers un 700e spectacle avant longtemps.
Les Sainte Catherines seront au Rockfest de la Petite Nation le 21 juin avec, entre autres, Mononc’Serge, Arseniq 33, GrimSkunk, etc. Le groupe Deadly Apples, originaire de l’endroit, y lancera également son nouvel album, Infected. Quinze bands se partageront deux scènes pendant toute une journée au terrain de balle de Montebello. Un événement qui s’annonce déjà, et pour une troisième édition, comme un incontournable de la saison estivale. www.pnrockfest.com
Le 21 juin
Au terrain de balle de Montebello
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À écouter si vous aimez/ Yesterday’s Ring, The Dirty Tricks, Fifth Hour Hero