Coral Egan : L’art du bonheur
Coral Egan lançait à l’automne un opus au confluent du jazz vocal, du soul et du folk. Rencontre avec une artiste d’une rare générosité.
Coral Egan est une habituée du FIJM. Bien qu’elle n’ait vu que 34 printemps, sa première performance dans ce cadre date d’il y a 23 ans! Cette fois-ci, la présence d’Aretha Franklin, de Gilberto Gil et l’empressement de partager avec le public cette connivence précieuse qui la lie à ses musiciens lui donnent des papillons dans le ventre et des fourmis dans les jambes.
La Montréalaise lançait l’automne dernier Magnify, son troisième album, le deuxième de chansons signées de sa main, un disque un brin zen sur lequel elle (se) donne beaucoup. "Plus jeune, j’avais plus de difficulté à me livrer simplement, sans me sentir obligée de fournir des explications. Musicalement, je deviens de plus en plus intègre, fidèle à ce que je suis, et je pense que ça paraît."
Le titre de l’album, bien sûr, n’est pas innocent. "C’est un mot qui signifie "regarder de plus près". Il s’applique bien à là où je suis rendue car je permets aux gens de me voir de plus près; ma musique et ma voix sont livrées sans artifices ni filet de sécurité. Ma façon de m’exprimer émotivement commence à se transmettre en musique et j’ai voulu y aller à fond. Ce mot renvoie aussi à l’idée d’amplifier. J’ai justement envie de perpétuer ma vision du monde."
Sans sombrer dans l’ésotérisme, celle qu’on apercevait autrefois sur scène aux côtés de Ramasutra pour lequel elle faisait des voix à l’époque d’East Infection préconise une sorte de culture de la joie, elle mène une quête spirituelle qui transite par la musique: "C’est une posture qui valorise le fait d’être présent, positif, vrai, humble et joyeux, par choix, consciemment, tout en demeurant responsable et sans devenir naïf pour autant, un état avec lequel j’ai connecté après mon deuxième album. J’avais creusé jusqu’au fond de mes insécurités pour écrire ces chansons… Mais en tournée, devant le public, j’ai découvert une joie pure et pris conscience de la chance que j’ai de pouvoir faire ce métier."
À écouter si vous aimez /
Norah Jones, Diana Krall, k.d. lang