Public Enemy : Toujours Numba One
Musique

Public Enemy : Toujours Numba One

Chuck D s’amène en ville avec la bande de Public Enemy, pas vue chez nous depuis un bon bout de temps.

Le premier disque de Public Enemy est sorti en 1987 et en août dernier paraissait le plus récent, How You Sell Soul to A Soulless People Who Sold Their Soul?, sur lequel on mesure le chemin parcouru. Après deux tentatives, voilà, j’ai enfin au bout du fil le fondateur de Public Enemy, Chuck D: "OK bro, go ahead!"

Alors, après plus de 20 ans de travail, est-ce que l’on peut dire "mission accomplie"? "Tu sais, 20 ans, ce n’est rien comparé à la carrière de quelqu’un comme Duke Ellington… En fait, je ne passe pas beaucoup de temps à glorifier le passé… Je pense que nous avons contribué à ce que les gens se regardent d’une façon différente. Nous leur avons offert une image d’eux-mêmes bien différente de celle que le gouvernement leur renvoie. Nous avons contribué à révolutionner le monde numérique et… le hip-hop." Ça, pas de doute, les riffs de metal manipulés par DJ Terminator X, ça donnait au flow de Chuck D et Flavor Flav une base que n’avaient pas beaucoup de leurs contemporains dans le genre!

En 1987, à la sortie de leur premier disque, c’est Ronald Reagan qui était président des États-Unis… Si le prochain président devait être Barak Obama, on aurait une bonne idée des changements auxquels Public Enemy a participé ces 20 dernières années! "Barak Obama amène des changements évidents", approuve Chuck D, mais, toujours prudent, il ajoute "qu’il le veuille ou non! Il sera important, s’il est élu président, qu’il reçoive vraiment le support de tous ceux qui auront voté pour lui. Et si ce n’est pas Obama, ce sera John McCain, qui est tout comme Reagan… Alors on espère!"

Toujours politiquement engagé et traversé de commentaires sociaux caustiques, le discours de Public Enemy est celui de la colère. Est-ce que la colère grandit avec l’âge? "Tu sais, ce que les gens perçoivent de moi, ce n’est pas moi. Je me vois simplement comme une personne qui réfléchit (A thoughtful man)."

En mai dernier, Public Enemy donnait trois concerts en Europe durant lesquels le groupe reprenait intégralement l’album It Takes a Nation of Millions to Hold Us Back (1988), un projet que Chuck D a décrit comme étant "Le rêve d’un promoteur, le fantasme d’un fan, et un sacré défi pour l’artiste!" Alors, ça s’est bien passé? "Si tu viens voir le concert de Montréal, tu verras que ça se passe très bien." C’est donc ce même concert que nous verrons? "Sans notre bassiste Brian Hardgroove et sans notre guitariste, qui sont pris par une tournée Tribute to James Brown". C’est quand même drôle de retrouver PE dans un festival de jazz, non? "Je suis noir, et le jazz vient des Noirs; de plus, c’est une musique qui a un goût pour l’innovation. Je me sens bien là-dedans."

Et Public Enemy dans 20 ans? "Hmmm… On sera les Rolling Stones du rap! Mais je ne fais pas vraiment de prédiction là-dessus; je vis une année à la fois."

Le 30 juin
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