Socalled : Entre Kiev et Moscou
Musique

Socalled : Entre Kiev et Moscou

À l’aube de son concert au FIJM, Socalled nous parle du fils de Tolkien et de son association avec la culture juive qui commence à l’agacer.

Hyperactif Socalled? Depuis la sortie de son troisième album, Ghettoblaster, en juin dernier, le bizarro musicien, producteur et rappeur a voyagé entre la Pologne, la Russie, la Slovénie, la France, les États-Unis, le Canada, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre pour propager ses compositions éclectiques, mélanges entre le rap, l’électro, le ska, le funk, le reggae et les musiques traditionnelles de l’Europe de l’Est.

Comme si ce n’était pas suffisant, le Montréalais d’origine juive a fait l’objet d’un documentaire produit par l’ONF, a tourné avec Gonzales à travers l’Europe, a gagné un MIMI pour sa chanson (These Are The) Good Old Days, s’est joint au légendaire tromboniste Fred Wesley (James Brown, Parliament-Funkadelic) pour former le groupe Abraham Inc et a même organisé une croisière klezmer en Ukraine, où il a de la famille.

"C’est une année qui ressemble aux autres, assure Socalled (Josh Dolgin pour les douaniers canadiens). Le temps est juste passé plus vite. Mais tu sais, je suis surtout actif le soir, lors des concerts. Le jour, j’ai le temps de penser à autre chose. J’écris, je prends des photos, je dessine des bandes dessinées, j’apprends de nouveaux tours de magie et je fais plusieurs rencontres enrichissantes."

À ce propos, Socalled se souvient de sa semaine passée avec Christopher Tolkien, le fils de J.R.R. "Le type a 80 ans. C’est un génie. Il est professeur à Oxford, parle un million de langues et connaît tout de l’oeuvre de son père. Mais j’aime aussi me promener dans les rues de Montréal avec Patrick Watson, Lhasa ou les gars de Plants & Animals. Montréal, c’est ma maison."

C’est d’ailleurs chez lui qu’il se produira, cette semaine, dans le cadre du Festival de Jazz. Une occasion de découvrir l’étrange personnage à qui l’étiquette "rappeur juif" colle depuis ses débuts. Une situation qui commence à lui déplaire. "C’est certain que je m’inspire de la musique juive, mais aussi de la tradition bulgare ou russe. Mes racines m’ont aidé à me démarquer, mais je ne suis pas croyant du tout, et ça me fatigue lorsqu’on me présente comme un rappeur juif. On n’introduirait pas Sans Pression en disant: "Voici le rappeur noir…" D’un côté, je trouve ça raciste, mais je sais que c’est pour marquer mon côté exotique, une sorte de plus-value pour les Québécois qui apprécient la différence."

Les présentateurs du Festival de Jazz sont avertis.

Le 29 juin, à 23 h 59
Au Club Soda
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À écouter si vous aimez /
Matisyahu, Blood of Abraham, David Krakauer