Alexandre Désilets : Entre ciel et terre
Avec Escalader l’ivresse, Alexandre Désilets dévoile son goût du risque et des hauteurs avec une électro-pop vaporeuse et sensuelle.
Rares sont les artistes, auteurs-compositeurs et interprètes, qui ont pour seul instrument la voix. Alexandre Désilets perfectionne l’art vocal depuis qu’il est en âge de marcher. Très tôt dans l’adolescence, il constate que ce ne sont ni les paroles ni les voix qui charment son oreille, mais bien les mélodies.
Des études en musique électro-acoustique et un premier projet anglophone avec Funami lui permettent d’explorer le traitement électronique de sa voix, que l’on pourrait situer à mi-chemin entre celles d’un Thom Yorke (Radiohead) et d’un Rufus Wainwright. Son projet d’interpréter tous les instruments avec ses cordes vocales se réalise alors et ne lui procure au final que très peu de satisfaction. "Je me suis alors mis à triper sur l’interprétation, sur la présence qui se trouve dans une écriture authentique…"
De retour au Québec après avoir remporté un succès critique et populaire au Portugal avec Funami, le chanteur participe aux principaux concours et récolte tous les honneurs à Ma première Place des Arts, à Petite-Vallée et à Granby. Revenir à sa langue maternelle avait ainsi contribué à ouvrir les valves: "C’était le jour et la nuit… Comme si avant, je dormais et que je venais de m’éveiller."
Des chansons primées plein le baluchon, Alexandre est fin prêt pour un premier album solo et c’est sur la toute nouvelle étiquette Maisonnette de Denis Wolff et sous la gouverne du réalisateur-arrangeur Jean Massicotte (Pierre Lapointe, Arthur H, Jean Leloup) qu’il se fait valoir. Des musiciens chevronnés oeuvrant au sein des Pawa Up First, Patrick Watson et Plaster complètent le tableau. "J’ai dû présenter en peu de temps qui j’étais… C’est dur de le faire en mots. Je leur apportais des images représentant des paysages en noir et blanc, contrastées."
En raison de ses études qui ont touché les sciences et les mathématiques, Alexandre Désilets définit son approche au texte de cartésienne. "J’aime une écriture qui n’est pas gênante. Quand il y a trop de quotidien ou de mots surutilisés qui deviennent clichés, ça me gêne. Avec mon type de voix qui est plus yin que yang, plutôt délicate, je peux facilement tomber dans le quétaine. Je devais doser. J’aime une écriture contemporaine qui a du cran, qui utilise des mots modernes, peut-être même jamais utilisés auparavant", soutient celui qui compose de fort jolis textes poétiques aux touches impressionnistes.
Une spiritualité certaine émane aussi de l’album aux teintes électro-pop, dans les thèmes du ciel et de la terre, de la mort et de la renaissance. Celui qui pratiquait autrefois l’escalade dit rechercher cette fièvre des hauteurs sur scène: "J’ai la chance de pouvoir changer ma voix et de savoir m’en servir. Il est là le risque et l’engagement, parce que je ne l’interprète jamais de la même façon".
Le 9 juillet à 20h
Avec The Banjo Consorsium
À la place de la Cité
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À écouter si vous aimez /
Patrick Watson, Karkwa, Radiohead