Lee Scratch Perry : Pum pum for my titi
Musique

Lee Scratch Perry : Pum pum for my titi

Le mythique Lee Scratch Perry descend de sa planète pour une rare visite à Montréal. Rendez-vous avec une légende.

Faire une entrevue au téléphone cellulaire avec le légendaire musicien et producteur jamaïcain Lee Scratch Perry et tenter de comprendre non seulement ce qu’il raconte mais aussi le sens de ses propos relève carrément de l’exploit. Donc quand, à la question: "Quel genre de concert allez-vous présenter à Montréal?", il répond: "Je vais donner un show sacré et Dieu bénisse les gens qui viendront me voir et qui s’intéressent à moi! Je suis du côté de Dieu, pas du côté du diable. J’aime les gens qui vénèrent le diable mais j’aime davantage les gens qui vénèrent Dieu", on se dit qu’il n’y en aura pas de facile… Alors quand il rajoute: "Les gens qui croient en la musique de Lee Scratch Perry seront bénis. Je vais propager la bénédiction et tous seront contents et ils auront tous un ange gardien avec eux", là le journaliste se rend compte qu’il n’y a plus rien à espérer… "Si les Wailers jouent avant moi, ils seront les Prelers; s’ils jouent après moi, ils seront les Feelers…", ironise-t-il à propos des Wailers qui seront aussi du concert au Festival de Jazz avec Lee Scratch. "Je vais jouer un peu de tout, People Funny Boy, Inspector Gadget, Devil Dead, Kiss the Champion et d’autres classiques, ne t’en fais pas. Mais je vais aussi jouer de nouvelles chansons comme Pum Pum, parce que quand j’étais à New York City, je faisais Pum Pum for my titi…" Ce Pum Pum for my titi, il va me le répéter plusieurs fois en rigolant au cours de l’entrevue, sans qu’il n’y ait de rapport avec la question posée, bien entendu…

Lee Scratch Perry est tout un personnage, petit mais plus grand que nature. Un mythe vivant qui a aidé à écrire les plus belles pages de l’histoire du reggae grâce à ses nombreuses chansons, ses productions audacieuses (les Wailers, Max Romeo, les Upsetters et les Congos en tête), ses collaborations prestigieuses (avec les Clash et les Beastie Boys, entre autres), ses expérimentations avec le dub et, bien entendu, ses nombreuses frasques, notamment cette histoire voulant qu’il ait mis le feu à son propre studio, le Black Ark, en 1983 (qu’il a récemment rebâti en Suisse où il réside depuis 1989). Véritable précurseur et incontestable visionnaire, Lee Perry est le professeur Tournesol du reggae. Un ovni, un olibrius complètement patraque et déjanté, une caricature toujours vêtue de manière excentrique, couverte de bijoux et breloques et coiffée de drôles de chapeaux.

Aujourd’hui âgé de 72 ans, le sorcier des studios n’est peut-être plus au sommet de sa forme mais il continue néanmoins à donner des concerts et à enregistrer. Le dernier album en lice, Repentance, réalisé en compagnie d’Andrew W.K., devrait paraître à l’automne. "La carrière d’Andrew W.K. était kaput, donc Narnack Records a fait appel à moi pour que je l’aide à remonter, souligne Lee Scratch Perry. Ce sera un disque à saveur dub et hip-hop, pop, reggae ou quelque chose comme ça. Ce sera une nouvelle vibration, ce que les enfants aiment. Il n’y aura pas de dancehall sur ce disque mais ça pourrait y ressembler. Ce sera pour les gens qui aiment danser."

Le 5 juillet
Au Métropolis avec The Wailers
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À écouter si vous aimez /
The Upsetters, The Congos, Bob Marley