Monotonix : Gang de malades
Pratiquement interdits de concert dans leur pays, les Israéliens de Monotonix reviennent présenter leur bordel rock complètement sauvage et déjanté. Attention, ça gicle!
En tournée avec différents groupes pour la tournée F Yeah Tour, le guitariste Yonatan Gat (25 ans), le chanteur Ami Shalev (43 ans) et le batteur Ran Shimoni (35 ans) sont de retour à peine deux mois après avoir viré le Divan Orange à l’envers. Et on pèse nos mots. En un peu plus de 40 minutes, ce trio rock d’Israël à saveur punk-stoner – et surtout leur frappé de chanteur – a défoncé chaises et tables, renversé les poubelles, grimpé partout, sauté sur le bar en se versant de la bière dans les pantalons, tout ça à deux pouces du public puisqu’il refuse de jouer sur une scène. "On joue toujours au milieu du public, jamais sur une scène, même si c’est devant 5000 personnes. Parce que le public fait partie du groupe et le groupe fait partie du public, précise Yonatan Gat. Des fois, des gens se mettent spontanément à jouer avec nous; tout peut arriver. Il n’y a pas tellement de différences entre le public et le band lors de nos concerts, tout le monde devient fou!"
Il est vrai que le rock n’est plus aussi dangereux aujourd’hui qu’il l’était encore il y a quelques années. Mais avec des groupes comme les Monotonix ou Jay Retard, le sentiment de danger revient mettre un peu de piquant aux performances souvent prévisibles des groupes de rock génériques. "En Israël, on ne peut pas dire qu’on a eu la chance de voir beaucoup de groupes de rock très fous! De toute façon, le rock n’a jamais été très prisé là-bas. Les kids préfèrent aller dans des raves et s’exploser la gueule sur l’ecstasy pour danser toute la nuit. On trouve ça un peu bizarre, car on considère que nos shows et ces partys raves ne sont pas si différents. Mais ça semble démarrer. Il y a de plus en plus de bons groupes de rock en Israël, sauf qu’il reste encore pas mal de chemin à parcourir. Cela dit, le rock n’est plus aussi dangereux qu’il l’était, c’est certain. Nos shows sont dangereux, mais seulement pour nous", affirme le guitariste qui avoue que les membres du groupe, et surtout le démentiel chanteur Ami Shalev, se sont maintes fois retrouvés avec des épaules fracturées et des nez cassés. "Nos concerts ne sont pas violents comme ceux des groupes hardcore américains des années 80 ou de GG Allin. On déconne, on va quelquefois un peu loin, mais jamais avec l’intention de blesser ou d’humilier notre public. Les gens qui viennent nous voir comprennent ça et s’amusent, mais des fois, il y a toujours un ou deux crétins qui réagissent violemment. Il y a quelques jours, un gars a essayé de rentrer une bouteille dans le cul de notre chanteur parce qu’il lui avait montré ses fesses. Mais en général, on s’arrange pour que nos concerts soient non violents. On encourage les gens à se lâcher, mais pas à devenir agressifs."
Le 8 juillet
À la Sala Rossa avec Brutal Knights et Team Robespierre
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