Tabou Combo : Les Frères Tabou
Le Tabou Combo mérite plus que jamais le surnom "indestructible" qui fut le sien dans les années 1970. Les superstars de la musique konpa reviennent nous visiter dans le cadre du Festival international de musique haïtienne de Montréal.
Quarante années de service, presque autant d’albums, la première place au hit parade français bien avant Kassav’ et autres Zouk Machine, le Tabou a rempli dix fois le Zénith a Paris et incarne à lui tout seul ce que RCI Martinique appelait "l’orgueil de la musique haïtienne". Avec ses cuivres rutilants et une pléiade de succès festifs, ce super groupe a su traverser les époques. Il rassemble surtout quatre garçons qui étaient pas mal "dans le vent" lorsqu’ils entonnaient Les Frères Tabou sur leur premier opus, Haïti. Le disque est devenu la pierre angulaire de la pop créole des sixties, et la chanson romantique de 1968 immortalise les adolescents turbulents Kapi, Coq, Shoubou et Fanfan comme dans une prophétie.
"Il y a un esprit de cohésion et de tolérance dans le groupe. Mais notre principal atout, notre force, c’est la confiance qui règne entre nous." Kapi m’explique cela depuis la Floride où il vit depuis une dizaine d’années. Dans sa voix posée, il y a cette assurance qui ne fait pas l’ombre d’un doute. "Il faut comprendre que le Tabou, c’est d’abord une famille, dans le sens où nous avons tous grandi dans la même ville, joué au volley-ball et au soccer dans les mêmes cours d’école, dans les mêmes équipes, comme le Club Pirate. Certains d’entre nous se connaissent depuis l’âge de 5 ans."
L’exception qui confirme la règle? Shoubou, le seul, l’unique; le chanteur venu de Port-de-Paix, dans le nord-ouest de l’île, à 17 ans. Sa voix va gagner en autorité jusqu’à forger le modèle que vont calquer pendant trente ans tous les chanteurs de cadence de la planète créole. Aujourd’hui, le Tabou Combo, qui est à la musique konpa ce que les Rolling Stones sont au rock, fête ses 40 ans de musique!
Le 11 juillet
Au Cristina
Le 13 juillet
Au parc Jean-Drapeau
Voir calendrier World / Reggae
À écouter si vous aimez /
Coupé Cloué, Jean-Philippe Marthély, Kwak
FIFHM 2008
Pour sa troisième édition, qui se déroulera du 11 au 13 juillet, le Festival international de musique haïtienne de Montréal s’élargit en annonçant une grande soirée d’ouverture le vendredi. Pendant que Carimi et T-Vice vont en découdre au Rialto, sur l’avenue du Parc, les battants de Djakout Mizik rejoignent le Tabou Combo pour fêter son 40e anniversaire dans l’Est, au Cristina. Quant aux deux marathons du parc Jean-Drapeau samedi et dimanche, ils se déroulent selon la "méthode haïtienne", c’est-à-dire avec une affluence inimaginable de groupes (24 en tout, sur 2 jours). Tous défilent sur scène tambour battant dans des prestations énergiques de 30 à 40 minutes maximum. Une manière édifiante de voir un condensé exhaustif de la scène créole. Les Montréalais vont se mesurer aux grosses pointures des États-Unis et d’Haïti, et le côté soul et jazz du Québec sera représenté, entre autres, par Gage, Steve K, Harold Faustin et Toto Laraque dans la programmation de dimanche, avec encore le Tabou en clôture. www.festivalmusiquehaitienne.ca