The Bravery : Le soleil de minuit
Sur la nouvelle édition de son dernier album, The Bravery présente les deux côtés de sa personnalité. Entre le rock et l’électronique, pourquoi choisir?
Nous sortons Sam Endicott du lit au moment de cette entrevue. Le chanteur du groupe new-yorkais The Bravery savoure quelques semaines de répit après une succession de tournées qui se sont multipliées depuis l’immense succès du premier album – éponyme – de la formation, paru en 2005. Presque deux années sur la route, un véritable marathon qui s’est interrompu quelques instants pour l’enregistrement de l’album The Sun and the Moon, en 2007.
Interrogé sur cette montée fulgurante vers les sommets des palmarès, Sam Endicott tente encore de se l’expliquer. "Aujourd’hui, pour un groupe de musique, tout va très, très vite, constate-t-il. Depuis trois ans, nous n’avons pas eu le temps de prendre du recul. Notre première tournée internationale a duré 18 mois… Par contre, je me rappelle une chose. C’était lors de notre retour à Brooklyn après cette même tournée. Je voulais revoir des amis et je suis allé écouter leur groupe dans un endroit qui s’appelle The Grocery. Pendant une minute, j’ai eu un choc. Il y avait peut-être 50 personnes dans la place, et j’ai soudainement réalisé que 18 mois auparavant, nous étions nous aussi sur cette même scène en train de nous démener pour réussir. Je venais tout juste de revenir de Corée avec le groupe! C’est peut-être le seul moment où j’ai pu saisir ce que nous venions d’accomplir. Une seule minute…"
Le coeur créatif de The Bravery, c’est le tandem que forment le claviériste John Conway et le chanteur. Les deux confrères de classe se sont rencontrés à New York à la fin des années 90 pour ensuite former, en 2003, un groupe qui allait intégrer un rock inspiré des années 70 à l’électronique, assumée par les claviers de Conway. Une facture sonore qui fait écho à The Cure et à la scène de Manchester des années 80. "Je pense que je connais John depuis toujours, réfléchit le chanteur. Notre relation a évolué, mais c’est difficile pour moi de te préciser quels aspects de notre amitié ont changé. C’est peut-être dans la manière dont nous communiquons nos idées respectives. C’est presque philosophique. Je sais qu’au départ, lorsque nous nous sommes connus, j’étais le rock guy. John, c’était l’électronique qui le branchait. Avec le temps, je me suis beaucoup plus ouvert à l’électro, jusqu’à m’intéresser aux claviers. Dans son cas, c’est l’inverse qui s’est produit. On se complète très bien, nous avons appris beaucoup l’un de l’autre."
Ils ont su marier ces deux attitudes musicales sur la nouvelle version de l’album The Sun and the Moon, édition Complete, sur laquelle nous retrouvons les deux factures sonores du groupe. Le tandem a trouvé le temps, entre deux tournées, de refaire l’ensemble des 12 pièces en version électro pour ensuite les juxtaposer à la production initiale, supervisée par le producteur Brendan O’Brien. "Brendan a fait un excellent travail pour ce disque. Notre intention, c’était de nous amuser avec ce répertoire et d’adapter l’ensemble des chansons dans une optique exclusivement électronique. C’est notre propre vision d’un dance floor. Initialement, pour cet album, nous voulions établir un son vintage en évitant les superpositions de claviers qui saturent le son. C’était une vision beaucoup plus rock. La nouvelle édition du disque combine les deux côtés de la médaille."
Le 10 juillet à 21h30
À l’Impérial de Québec
Au Festival d’été de Québec
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À écouter si vous aimez /
The Cure, Depeche Mode, New Order