Creedence Clearwater Revisited : Rock prolétaire
Musique

Creedence Clearwater Revisited : Rock prolétaire

Il y a le comfort food, mais il y a aussi le comfort rock. Creedence Clearwater Revisited nous en servira une généreuse portion à la Fête du lac des Nations.

Lors de notre entretien avec Stu Cook, le bassiste et l’un des deux membres originaux de cette deuxième mouture de CCR (le batteur Doug "Cosmo" Clifford est le second), il n’a pas été nécessaire de lui demander s’il se souvenait de son premier passage à Sherbrooke en 2006 car, d’emblée, c’est lui qui a abordé le sujet: "Ce fut le meilleur événement de feux d’artifice et de musique que j’ai pu voir. Les organisateurs avaient fait un travail incroyable. Le public était fantastique; l’une de nos plus grosses foules." Il s’agit même d’une assistance record pour la Fête du lac des Nations. "Je ne savais pas ça. Souhaitons qu’il y ait autant de gens cette année."

Creedence Clearwater Revisited est assurément rassembleur car le concept est simple: le groupe ne joue que les classiques de Creedence Clearwater Revival. Si les titres Susie Q, Proud Mary et Fortunate Son ne vous disent rien, soyez assurés que les mélodies de ces hits ne vous sont pas étrangères; elles font partie de l’inconscient collectif. "J’aime toutes ces chansons comme j’aime tous mes enfants… Mais j’ai peut-être une préférence pour Down on the Corner, car c’est la plus amusante à jouer."

La notion de plaisir revient constamment au cours de cette entrevue. De toute évidence, la refonte de CCR s’est faite pour les bonnes raisons. Stu parle d’un heureux accident: "Ça a commencé autour de quelques bières et aujourd’hui, on en boit un peu partout sur la planète! Ce fut la même histoire en 1968. J’ai toujours pensé que la carrière de Creedence Clearwater Revival avait été trop courte. On a travaillé fort pour que le groupe devienne populaire et ça n’a duré qu’un peu moins de quatre ans. Ce n’était pas assez. Doug et moi avons débuté ce nouveau projet vers la fin de 1994. Nous voulions rejouer ensemble; ça nous manquait."

Voilà donc 14 ans que Stu et Doug se sont entourés de musiciens de calibre (John Tristao, Steve Gunner et Tal Morris) pour replonger dans leur passé. Ainsi, la longévité est une première différence entre les deux carrières de ces légendes du rock. "On n’a pas encore discuté d’une fin possible. Tant et aussi longtemps qu’on aura du plaisir, on va continuer."

"La principale différence est que nous ne sommes plus dans l’industrie du disque. On ne mise que sur les spectacles. On a de bonnes chansons à jouer et on les joue tous les soirs. Il n’y a pas de stress quant au succès. Ainsi, on n’a pas les problèmes de l’époque. Aujourd’hui, on n’a que du bon temps."

Malgré tout, plusieurs affirment qu’il peut être lassant de jouer les mêmes chansons sans arrêt. Stu nous assure qu’il ne s’ennuie pas: "Je suis un musicien professionnel. C’est mon boulot de jouer de mieux en mieux, soir après soir." Y a-t-il encore un défi à monter sur scène? "Je n’ai jamais réfléchi à ça, mais oui. C’est toujours gratifiant, car les circonstances et le contexte changent constamment." Et que répond-il aux fans qui trouvent que ce genre de retour peut nuire à l’héritage de la formation originale? "C’est mon héritage, pas le leur. Avec ce projet, on fait honneur à notre musique et au groupe. Je crois que la grande majorité des fans est d’accord. Mais il ne faut pas trop s’inquiéter, car après tout, ce n’est que du rock’n’roll…"

Le 19 juillet à 22h30
Sur la grande scène Molson Dry
Dans le cadre de la Fête du lac des Nations
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À écouter si vous aimez /
Creedence Clearwater Revival, The Guess Who, Lynyrd Skynyrd