Arman Méliès : Chanteur d'atmosphère
Musique

Arman Méliès : Chanteur d’atmosphère

Arman Méliès métisse désormais son superbe folk-rock de pop aérée pour nous offrir Casino, son troisième album. Un passage par Montréal, l’occasion de l’entendre différemment.

Les deux premiers opus du sieur Méliès tapaient fort. On y descendait dans les abysses du folk-rock torturé, très planant, lignée Dominique A, période Remué. Sublime, quoi. Arman, c’était du solide, avec une voix creusée dans l’électricité. Frissons garantis. Puis il rencontra Alain Bashung, réenregistra une chanson (Ivres) de son deuxième disque avec lui et cosigne même deux musiques sur le dernier CD de son aîné, Bleu pétrole.

Du coup, l’ombre du maître risque de planer sur le jeune homme. Méliès ne l’entend pas de cette manière: "Il m’a vraiment beaucoup aidé, d’abord à titre personnel. Qu’il s’intéresse à ma musique, ça m’a libéré. Ça a abattu pas mal de barrières que je m’étais fixées. Il y avait des choses que je n’osais pas faire, je ne me sentais pas toujours à ma place. Je me cache moins derrière l’instrumentation pour chanter, comme je le faisais avant par timidité. Les arrangements sont maintenant plus sophistiqués, avec les synthétiseurs mais aussi quelques cordes, des cuivres. Je préférais faire profil bas, avec des guitares acoustiques, quelques petits arrangements épurés." Méliès excelle d’un style à l’autre, qui ne sont quand même pas aussi éloignés qu’il le laisse croire. Il sait créer des atmosphères uniques qui nous enveloppent.

Arman Méliès a commencé dans le rock avec le groupe Enola, mais il a eu envie bien vite d’un projet plus intimiste avec un côté "bricolo". Il s’est pris un pseudonyme: "Je voulais m’émanciper de ce que j’avais été pendant 25 ans, repartir à zéro. Arman, c’est mon deuxième prénom. Méliès en hommage au cinéaste que j’admire beaucoup. Un mélange touchant de petites choses bricolées et de poésie." À l’image de ses chansons…

Le chanteur était déjà venu au Pop Montréal l’automne dernier, en solo avec sa guitare et ses machines. Le revoici, différemment: "On sera quatre dans une version plus électrique que ce que j’ai pu faire sur scène jusqu’à présent." Le moment ou jamais de le découvrir.

Le 26 juillet
À l’Espace vert Desjardins

Le 27 juillet
Au Cabaret Juste pour rire
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À voir si vous aimez /
Dominique A, Alain Bashung, Émilie Proulx