Déportivo : Le renard et le rockeur
Après un passage au Centre Bell avec Louise Attaque, les Français de Déportivo reviennent propager leurs hymnes rock dans le cadre des Francos.
Soldat rock dans sa plus simple expression (basse, guitare, batterie), le trio français Déportivo donnera ses deuxième et troisième concerts à Montréal dans le cadre des FrancoFolies. Dans un premier temps, la troupe menée par le chanteur-guitariste Jérôme Coudane montera sur une scène extérieure le 25 juillet, pour ensuite s’attaquer au Cabaret Juste pour rire le 26. Un contexte fort différent de celui entourant son premier concert en ville donné au Centre Bell.
"Lorsqu’on est venus chez vous il y a deux ans, Louise Attaque nous avait invités en nous disant: "allez, les gars, venez jouer à Montréal avec nous, ce sera sympa", se souvient Jérôme. En nous rendant à la balance de son, on a réalisé qu’on jouait au Centre Bell! Je leur dis: "putain, les gars, vous êtes U2 ici!""
À l’époque, le groupe nous avait présenté les pièces orageuses de son premier effort, Parmi eux, et cette reprise de Christophe Miossec (Les bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement) immortalisée sur son deuxième disque éponyme lancé l’automne dernier dans l’Hexagone. Disponible de notre côté de l’Atlantique depuis moins d’un mois, le disque présente une pochette digne des fables de La Fontaine. Sur fond blanc, on y voit Monsieur Renard tendre une jolie clé à Madame Poule. "On veut que l’auditeur observe la pochette, y réfléchisse trois minutes et se crée sa propre histoire." À l’écoute des courtes pièces rock bien grinçantes de Déportivo, on imagine rapidement Renard offrir la clé de sa garçonnière pour dévorer Poulette en toute intimité, ni vu ni connu.
Coproduit par Gordon Raphaël, qui a bossé sur les deux premiers compacts des Strokes, l’album rappelle autant l’esprit nonchalant de la formation new-yorkaise que tout le sérieux derrière la chanson française. "On aime bien les Strokes et les White Stripes, mais on ne se sent pas particulièrement liés à cette vague rock de début de siècle. On a commencé à jouer de la musique en écoutant les Doors, les Wampas et Jacques Brel. C’est un ami qui nous a présentés à Gordon. Notre but n’était pas de trouver un producteur américain. On souhaitait simplement trouver un producteur qui nous surprenne, qui fasse évoluer notre son. Je ne crois pas qu’on se cantonne dans le créneau rock jusqu’à 60 ans. Il nous reste peut-être un album rock à faire. Après, on passera à autre chose. Mais pour l’instant, on a encore cette énergie en nous."
Alternant les compositions dans les langues de Molière et de Shakespeare, Jérôme témoigne d’un instinct de survie révélé au grand jour par une voix légèrement éraillée et parfois traînante. "Comme Manu Chao, je pense que la vie est belle, le monde, pourri. Mais on ne mène pas de grand combat idéologique. Mes textes sont plutôt nombrilistes. Ils sont inspirés de ma vie et de celle de gens qui m’entourent. Tu vois, je chante en anglais simplement pour faire rigoler ma copine anglophone. C’est pour qu’elle m’aime bien. On met ensuite les pièces sur l’album parce qu’elles nous plaisent, mais sans ma copine, je ne crois pas que j’écrirais en anglais", conclut le chanteur.
Le 25 juillet
À La Zone Molson Dry
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Le 26 juillet
Au Cabaret Juste pour rire avec Le Nombre
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À écouter si vous aimez /
Louise Attaque, Les Strokes, Nirvana