Giorgia Fumanti : L’accessible étoile
Giorgia Fumanti, avant de participer à la cérémonie d’ouverture de la compétition de voile des Jeux olympiques de Pékin, célébrera la Ferragosto avec les Trifluviens. Entretien avec la pop soprano.
La voix de Giorgia Fumanti a quelque chose de divin. Elle est à la fois puissante, fragile et limpide. Pas étonnant qu’on compare la soprano d’origine italienne à Sarah Brightman. Or, ce n’est qu’à l’âge de 17 ans qu’elle a découvert ce précieux don que lui avait offert la vie.
"Je n’ai jamais dit que je voulais être chanteuse quand j’étais toute petite. J’étais vraiment très, très gênée. Je voulais être missionnaire, soeur, travailleuse sociale ou une bonne avocate pour aider les enfants. Autour de l’âge de 17 ans, j’ai approché l’église pour faire du bénévolat auprès des enfants avec des problèmes. Et j’ai senti que le choeur de l’église avait besoin de nouvelles voix, de voix jeunes. La même soirée, j’ai fait une découverte très importante. J’ai découvert que j’avais une voix naturelle de soprano à l’intérieur de moi. C’était une grande surprise pour la petite fille gênée que j’étais, car c’était une voix assez imposante." Par la suite, elle ambitionne de chanter de façon professionnelle. Mais son rêve lui paraît inaccessible. Elle bourlingue donc entre des études en droit, des cours de yoga et l’administration du commerce familial avant d’entrer au Conservatorio di Musica Arrigo Boito di Parma. "J’essayais de vivre la musique comme une passion, non comme une profession. Mais la vie, l’univers, Dieu m’ont amenée à faire tout ça comme une profession. C’est magique! Quand tu te respectes, la vie peut t’ouvrir des portes incroyables. C’est spécial de voir que les rêves peuvent aussi devenir réalité", souligne celle qui peut se vanter d’avoir chanté en concert avec la star italienne Zucchero.
UN ANGE EST NÉ
C’est au Québec que le monde du show-business lui ouvre les bras. "Je ne connaissais pas le français, pas trop d’anglais. Et j’ai commencé une nouvelle vie à Montréal. J’ai fait mon premier concert en 2003." Elle partage entre autres la scène avec Nanette Workman lors d’un concert à l’oratoire Saint-Joseph. "Ça a commencé comme ça, ma carrière. Après, j’ai voyagé beaucoup: la Chine, les États-Unis… J’ai fait deux albums. Et depuis cinq ans, j’ai la chance de me promener un peu partout dans le monde. Je suis née en Italie comme être humain, mais je suis née à Montréal comme chanteuse."
FROM MY HEART ET MORRICONE
Lancé en 2007, From My Heart, son deuxième album, navigue entre la pop et la musique classique. Giorgia Fumanti y propose des interprétations personnelles de Sting, de Barbra Streisand et d’Ennio Moricone, dont elle reprend quatre compositions. "C’est vraiment un lien très profond; j’ai grandi avec la musique d’Ennio Morricone. J’ai eu la chance d’avoir une grand-mère qui chantait pour moi chaque nuit avant de dormir, qui prenait le temps de me bercer et de me rassurer quand j’avais peur. J’ai donc toujours été très sensible aux voix féminines. Et Ennio Morricone, les voix qu’il utilisait dans ses compositions, c’était toujours des voix angéliques et très spéciales. Alors, quand j’ai découvert que j’avais une voix, mon premier choix a été d’interpréter Il était une fois dans l’Ouest. Quand je chante ses chansons, je sens qu’elles ont été écrites pour ma voix. Je trouve que sa musique est le parfait mélange entre la simplicité et l’élégance. J’ai d’ailleurs eu la chance de lui faire entendre mon album et il a bien aimé."
Et les projets? "On est en train de faire un album avec Guy St-Onge [réputé chef d’orchestre et arrangeur qui a travaillé avec David Bowie et Céline Dion]. C’est un gros défi parce que ça va être tout en français!" Lors de son passage à Trois-Rivières, la jeune femme en dévoilera par ailleurs quelques extraits, en plus des pièces de From My Heart. "Ça va vraiment être un spectacle d’amour, d’optimisme, de paix, de bonheur, de bonne musique. Au-delà des langues – je vais chanter en trois ou quatre langues -, au-delà des différences, on va célébrer ensemble la magie de la musique."
Le 1er août à 20h
À la Maison de la culture de Trois-Rivières
Dans le cadre de la Ferragosto
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À écouter si vous aimez
Sarah Brightman, Enya