Jamie Lidell : Soul diva
Jamie Lidell nous présente Jim et compte bien conquérir la scène avec cet alter ego soul qu’il a assimilé sans compromis. Let’s dance!
C’est à Miami que se trouve Jamie Lidell au moment de cette entrevue. Une ville qu’il semble redécouvrir après une expérience plutôt douteuse lors de sa première visite, il y a moins d’un an. "C’était pour un spectacle dans un restaurant branché, devant un public homo et surexcité, se rappelle-t-il, sans arrière-pensées. C’était la première fois que je me retrouvais dans ce genre de contexte, c’était complètement stupide. En plus, tout notre équipement était entreposé à l’extérieur du bâtiment. Juste avant le spectacle, il est tombé une averse tropicale, c’était torrentiel… Je regardais l’équipement, paniqué! Il fallait se débrouiller avec ce que nous pouvions trouver pour le protéger. Enfin… un cauchemar! Maintenant, c’est du passé. Vive Miami!"
Pas facile de catégoriser l’artiste d’origine allemande. Très soul et en marge de toutes les tendances actuelles, son dernier album intitulé Jim revendique, après Multiply, une direction artistique ancrée dans un passé intemporel qui, pour certains, pourrait paraître kitsch. Au contraire, l’artiste se défend bien de faire une pâle imitation de quoi que ce soit et respecte plutôt ce que lui dicte sa voix, qui se distingue entre mille.
Soigneusement réalisé par le producteur Mocky (Dominic Sabole), avec qui Lidell collabore depuis plusieurs années, Jim impose un standard qui ne se démode pas et sa spontanéité rend l’exercice contagieux. "Le studio, c’est un endroit bizarre. On y fait des sculptures sonores. Moi, j’aime bien endosser une attitude réfractaire au sérieux qui entoure cette entreprise. J’aime bien bouleverser cet environnement avec des gestes impulsifs et des idées spontanées. La plupart du temps, c’est à l’intérieur d’une demi-journée qu’une chanson trouve sa forme finale. Il y en a qui ne dérogent jamais à cette formule, proclamant que si tu passes plus de temps sur une composition, ça veut dire que c’est de la merde! D’un autre côté, si tu prends l’exemple de Phil Spector, il lui a fallu plus d’un an pour compléter Be My Baby. Il voulait trouver la voix idéale, celle de Ronnie Spector. Et cette chanson, et toutes celles qui l’ont suivie avec les Ronettes, ce sont des chefs-d’oeuvre! Il n’existe pas de formule idéale."
Iconoclaste et coloré, le soulman s’est vu offrir une occasion en or de propager sa pop survoltée: le chanteur entamera une série de spectacles en faisant la première partie d’Elton John en Europe. Jamie Lidell n’en revient pas encore et ironise sur la situation en avouant qu’il est un fan de la période Nikita du Sir britannique. "Quand nous avons appris la nouvelle, nous ne savions pas trop quoi répondre, avoue-t-il. Tu as vu toutes ces villes? Et ces salles!? Ce que je redoute, c’est le public d’Elton John lui-même… Il a l’air de quoi, le public d’Elton John? Je ne sais vraiment pas ce que sera sa réaction. Mais quand tu constates l’ampleur de cette tournée, c’est impossible de dire non. Une chose est sûre, je compte bien travailler mon côté diva. J’aurai la chance de prendre conseil auprès d’un maître!"
Le 31 juillet à 20h
À l’Espace 400e
À écouter si vous aimez /
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