Mademoiselle K : Spéciale K
Mademoiselle K s’inscrit parfaitement dans la mouvance d’un rock typiquement français, comme on en entend rarement aujourd’hui.
Elle est née en 1980. Le mouvement alternatif français mené par les Bérus, Parabellum, OTH, Sheriff et autres, elle n’a pas connu, et encore moins Téléphone, Oberkampf ou Trust. Noir Désir? C’était pas trop son truc. Et pourtant, Katerine Gierak, chanteuse-guitariste et figure de proue de la formation Mademoiselle K, fait de la musique comme si elle avait été élevée au son de ces groupes. "Au lycée, j’écoutais surtout des trucs anglo-saxons, des groupes comme les Cure, les Clash. Noir Désir, ça ne me parlait pas du tout. Moi, je suis d’abord sensible à la musique, les paroles viennent ensuite."
Peu connu au Québec, le groupe s’amène avec deux albums sous le bras: l’excellent Ça me vexe, paru en 2006 et qui a beaucoup aidé Mademoiselle K à se faire un nom en France, et le tout récent Jamais la paix!. C’est donc avec un super enthousiasme que la charismatique chanteuse s’apprête à débarquer à Montréal. "Je suis vraiment contente de venir jouer au Québec, se réjouit-elle. En France, on commence à être pas mal connu mais je trouve ça stimulant de repartir à zéro devant un public qui ne te connaît pas et pour qui tu as tout à prouver. Je ne sais pas du tout quelles chansons je vais jouer. Je déciderai sur place, en fonction de l’ambiance et des gens. En général, moins je prépare, mieux c’est!"
Puisqu’il va s’agir du premier concert de la formation en Amérique du Nord, rien de tel que la principale concernée pour se décrire aux néophytes! "C’est quoi, Mademoiselle K? Putain, c’est dur ça… Ben c’est clairement du rock! C’est assez énergique mais pas tout le temps. Sur le premier album, il y avait un bon équilibre entre les ballades et les morceaux plus énervés, alors que sur le deuxième, c’est dans les morceaux eux-mêmes qu’il y a alternance entre calme et énergie. J’aime bien ce genre de cassure, ça fait partie de nous… car ce disque, on l’a composé à quatre (avec le guitariste Pierre-Antoine Combard, le bassiste Pierre-Louis Basset et le batteur David Boutherre), contrairement au premier que j’avais composé seule. C’est un disque qui est né de jams, et souvent c’est la musique qui a inspiré les paroles." "J’aime pas parler de la vie des nounours", poursuit cette fille un peu androgyne, souvent toute vêtue de cuir. "En France, y a des gens qui font ça très bien avec des chansons un peu gentilles, des chansons d’été… Moi, ce qui m’intéresse, c’est ce qu’on a de caché à l’intérieur de soi. Les trucs pas beaux, qu’on n’arrive pas à dire, nos fragilités. Et oui, je chante en français; ce qui n’est pas évident car en France, en ce moment, y a un courant rock anglophone qui est assez fort. Je pense qu’il y a un certain complexe en France par rapport à faire du rock en français", précise la chanteuse qui pourtant est d’origine polonaise. "Si plusieurs chantent en anglais, c’est parce qu’ils n’ont rien à dire et qu’ils ont peur de se faire juger pour la pauvreté de leurs paroles s’ils chantent en français. Si t’as rien à raconter quand tu chantes en français, tu vas t’en prendre plein la gueule alors qu’en anglais, comme on comprend moins cette langue en France, c’est plus facile de dire n’importe quoi."
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Téléphone, Noir Désir, The Pretenders