Amadou et Mariam : Vu d'Afrique
Musique

Amadou et Mariam : Vu d’Afrique

Amadou et Mariam viennent nous présenter des pièces d’un nouvel album dont l’enregistrement est imminent.

"Vous avez bien rejoint Amadou et Mariam". C’est bien la voix d’Amadou Bagayoko qui m’accueille dans la messagerie de son téléphone cellulaire. Cool! J’ai beau être déçu de ne pas pouvoir lui causer, c’est quand même génial de savoir que le musicien non voyant est autonome et joignable en pleine tournée au bout de son portable.

"On y va?" me demande le chanteur malien tout à fait détendu et jovial au bout du troisième essai. Cette phrase reprise en boucle sur Dimanche à Bamako, je l’ai entendue deux mille fois. Forcément, on parle du nouvel album. "Tout est pratiquement prêt, me rassure Amadou. On enregistre bientôt. Déjà on va faire au moins quatre pièces inédites au cours du concert, question d’annoncer la couleur. C’est dans la même veine, avec beaucoup de rythme. Mais je ne veux pas vous en dire plus…".

Le compositeur est vraiment réticent à me dévoiler la teneur ou les thèmes du nouvel opus. Un disque drôlement attendu qui succédera à la réaction explosive que fut la collaboration avec l’agitateur Manu Chao. J’arrive quand même à lui soutirer un titre alléchant: Ce n’est pas bon. Inscrite au menu du concert au Francos, cette chanson fait suite à Politique Amagni et causera des malversations des dirigeants, on présume, sans vraiment mâcher ses mots non plus.

On les dit naïfs, on craque pour leur spontanéité. Pourtant, c’est fou le naturel avec lequel le couple assume toute cette complexité. Revendiquer en Afrique quand tu as le statut d’handicapé, ce n’est pas forcément évident. Et puis leurs trois enfants qui se destinaient à des carrières artistiques ont connu, eux aussi, des troubles partiels de la vue.

"C’est vraiment la dualité vie privée, vie publique, concède Amadou. On ne se prend pas pour des stars, mais pour des chanteurs populaires qui veulent être écoutés de leur public. Donc, en tournée, on ne fait rien de très différent: on vit en musique comme à la maison. Moi, l’inspiration me vient toujours le matin, entre sept et neuf heures. Mariam, c’est plutôt le soir. On travaille chacun de son côté et on conçoit d’abord les textes. Après, on rassemble le tout."

Le 1er août
Au Métroplis avec Daby Touré
Voir calendrier World/Reggae

À écouter si vous aimez /
Salif Keita, Touamni Diabaté, Vieux Farka Touré