Benjamin Biolay : Trash mélancolique
Musique

Benjamin Biolay : Trash mélancolique

Benjamin Biolay s’emmène enfin chez nous. Ça faisait longtemps qu’on espérait un des chanteurs français les plus originaux de sa génération. Attention, événement!

Le nom Benjamin Biolay évoque d’exquises promesses pour qui le suit depuis son premier album, Rose Kennedy, en 2001. On y découvrait, outre un jeune homme très élégant habillé en costume chic, des chansons mélancoliques, portées par un piano fragile, des cordes vertigineuses et une voix murmurée qui a compris que rien ne sert de crier, il faut chanter à point. Biolay, c’est aussi le folk-country (Négatif, Home), le rock bien tranchant, découpé soigneusement (À l’origine et Trash yéyé, ses deux derniers opus). Biolay oscille entre Serge Gainsbourg et Kings of Convenience, mais n’en demeure pas moins frappant d’originalité. Un parcours de chanteur sans faute.

"Quand j’ai fait Rose Kennedy, je ne voulais plus être chanteur; j’avais eu une petite carrière locale à Lyon, avec quelques singles chez EMI et un disque autoproduit, plus proches de ce que je fais maintenant. Mais je préférais être producteur et écrire pour les autres", raconte celui qui a travaillé avec Gréco, Salvador, Eicher, Bruni, etc.

Il continue: "Et puis un directeur artistique chez Virgin a entendu une maquette que j’avais faite pour quelqu’un d’autre et m’a dit que je devrais chanter. Moi, je murmurais surtout pour ne pas embêter les gens, pour qu’ils puissent ensuite mettre leur voix… Je l’ai prévenu que je n’allais pas faire des chansons à la première personne, mais plutôt une épopée sur la famille Kennedy, un peu shakespearien. Comme le contexte de Rose Kennedy était un peu suranné, j’ai mis un joli costard et me suis fait une coupe de cheveux qui allaient bien avec le disque…"

Aujourd’hui, le malentendu est levé: Biolay porte les cheveux longs, des jeans et une allure générale plus décontractée, pour ne pas dire trash. Visiblement, il préfère désormais le style joueur de basket qu’artiste d’une autre époque.

Sur la scène montréalaise, ils seront trois dans une formule électro-pop. Le jeune chanteur des débuts est bien loin, mais la mutation s’est faite au bonheur des mélomanes.

Le 1er août
Au Club Soda
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À écouter si vous aimez /
Jean-Louis Murat, Serge Gainsbourg, Kings of Convenience