CSS : Passer du rock à l’âne
CSS, premier band d’Amérique du Sud sous contrat avec Sub Pop, largue Donkey, un second album beaucoup plus rock qu’électro.
En 2006, une rumeur favorable à l’effet qu’une gang de Brésiliens sexy mais déjà fatigués de l’être fabriquaient de l’électro-rock "boosté" aux phéromones s’est répandue comme une traînée de poudre. Sans se prendre au sérieux ni prétendre révolutionner quoi que ce soit, CSS proposait une musique accordée à l’air du temps. Pile dessus. Appréciée dans les réseaux dits "alternatifs". Jusqu’à ce qu’un jour, un jeune Brit crée une petite vidéo, pour s’amuser, et la mette en ligne. "C’est comme ça qu’on a été remarqués par Apple, raconte Luiza, guitariste allumée du combo. Cette pub a agi comme une diffusion radio pour nous. Mais par respect pour nos fans de la première heure, on n’a pas voulu travailler Music Is My Hot Hot Sex comme un single. Elle commençait à dater. Alors on en a fait un vidéo."
Les fans du premier album éponyme ont eu toute une surprise le 22 juillet lors de la parution de Donkey, une galette beaucoup plus rock et immédiate, à situer dans la veine empruntée par les Breeders, L7, Lush. "Tous les membres du band ont été marqués par la mouvance grunge. Nirvana est venu jouer au Brésil en 1994 devant 100 000 personnes. J’avais 14 ans et on ne m’a jamais laissée accéder au site. Tout le long, je suis restée dehors, derrière les grilles, à pleurer!"
CSS a donc décidé de faire passer les guitares avant les claviers. "Les gens nous ont vite associés à la scène électro. Je peux comprendre, car la moitié des tounes du premier album a été composées sur des ordis. Pourtant, on n’a jamais été à l’aise avec ça. On n’a rien contre, mais on ne connecte pas vraiment avec cette scène-là et y a tellement d’autres affaires qui nous branchent, rectifie-t-elle. Les gens qui viennent à nos shows sont d’ailleurs toujours étonnés du contraste. Notre nouvel album reflète bien l’énergie du live. Aujourd’hui, quand on écrit une chanson, notre premier réflexe est de se demander comment on la jouera en spectacle." D’ailleurs, les festivaliers d’Osheaga remarqueront que l’ancienne bassiste Iracema a quitté le navire. Adriano la remplace et un nouveau batteur tient les baguettes.
En mai dernier, Bonde do Rolê, un autre groupe brésilien, était de passage à Montréal. Serait-on en présence de symptômes annonciateurs d’une scène en émergence? "CSS n’est pas issu d’une scène musicale, mais plutôt d’une scène artsy à cheval entre le monde des clubs et la mode, un milieu assez tripant et créatif au Brésil. Mais à part Bonde do Rolê et nous, je mets quiconque au défi de pointer d’autres bands brésiliens.
Le 4 août à 20 h 30
Scène MEG du parc Jean-Drapeau
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À écouter si vous aimez /
Bonde do Rolê, Le Tigre, Lush