Sébastien Tellier : Le sexe fort
L’ovni Sébastien Tellier vient présenter son tout dernier Sexuality au public du MEG.
Depuis son apparition sur le devant de la scène en 2001 avec son premier album L’Incroyable Vérité, l’inclassable Sébastien Tellier a suscité un mélange de curiosité et d’incrédulité chez lui en France. Cheveux longs, barbe fournie, lunettes noires, ce dandy destroy se plaît à brouiller les pistes. Après Politics, son deuxième disque, le polyvalent musicien a fait appel à son copain Manuel de Homem Christo, moitié de Daft Punk, pour coréaliser le récent Sexuality. On a aussi pu apercevoir l’énigmatique personnage sur plusieurs plateaux de télévision au moment de sa participation à la toute dernière édition du douteux concours de l’Eurovision.
Alors il est quoi, ce Sébastien Tellier? Électro? Pop adulte? Variétés? Sérieux ou bouffon? Difficile de cataloguer cette drôle de bête hirsute. "Je fais de la musique à la fois fruitée et mélancolique, se décrit-il. J’essaie d’apporter quelque chose de différent dans le sens où, dans ma musique, il y a toujours deux idées qui s’opposent… mais en même temps, dans la même note. C’est-à-dire que je fais des chansons qui sont à la fois gaies et tristes, ou alors pleines d’espoir et désespérées, ou violentes et douces."
Sympathique, allumé et intarissable, Sébastien Tellier s’avère être un artiste dont la musique demeure, pour lui, l’expression d’une quête spirituelle, philosophique, sociale et humaine. "Je suis toujours à la recherche du master of puppets. C’est-à-dire que je me sens comme une marionnette, je vois les gens comme des marionnettes et, finalement, je cherche à comprendre qui contrôle ces marionnettes. C’était le sujet principal de mon premier album, mais au niveau familial. Pour le second, Politics, je pensais avoir découvert que ce qui menait le monde, c’était la politique, que nous étions les jouets de la politique et que si on agissait comme on agissait, c’était pour des raisons ou des rapports politiques entre les individus. Mais j’ai ensuite réalisé qu’au-delà de la politique, il y a le sexe, et que, finalement, nous sommes bien plus les jouets du sexe que de la politique, et nos actes, notre caractère et notre façon d’être sont bien plus définis par notre sexualité que par tout le reste."
Le 3 août à 22 h
Au parc Jean-Drapeau
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À écouter si vous aimez /
Air, Serge Gainsbourg, Michel Polnareff