Stephan Eicher : Chanter en paix

Il est jovial, Stephan Eicher, au bout du fil. D’un naturel désarmant, blagueur. Après 25 ans de carrière, pas étonnant qu’il sache parler aux journalistes: "Quand j’ai commencé, c’était la cassette, vous vous souvenez? Pour copier, c’était difficile, ça prenait du temps, fallait être créatif pour la pochette… Ensuite, j’ai vécu la fin du vinyle, qui est un peu triste, car c’était l’objet parfait pour quelqu’un comme moi, un singer/songwriter: faire 10 chansons et les présenter, voler 45 minutes d’une journée. Aujourd’hui, avec Internet, la musique devient de plus en plus populaire mais de moins en moins entendue…"

Et pourtant, les fous d’Eicher prennent le temps de repasser son calme Eldorado, comme ils se sont décarcassés sur l’énergique Carcassonne ou ont chanté à tue-tête Déjeuner en paix. Mais au moment de préparer Eldorado, le chanteur avait envie d’un changement de rythme: "Je sortais d’une longue tournée de presque deux ans (Taxi Europa) basée sur la vitesse, sur la puissance musicale. Cette fois-ci, j’ai eu envie de chanter pour une seule personne. Pour composer, je ne pouvais pas faire des chansons fortes car ça aurait réveillé toute la maison, alors j’ai opté pour l’acoustique. Dans un monde où tout le monde crie, je me suis dit que c’était bon de s’exprimer autrement. D’être plus discret."

À Montréal, Eicher sera en formule trio: "Ne vous inquiétez pas, si je fais six heures d’avion, je vais vous faire Pas d’ami (comme toi) ou Déjeuner en paix, sinon ça ne vaudrait pas la peine! Quand je monte sur scène, je commence toujours avec la chanson la plus ancienne qui me vienne en tête. Et pourtant, il y en a certaines qui me font rougir un peu par leur naïveté. Je crois que pour un artiste, c’est pas mal aussi de montrer mes faiblesses, afin que les gens comprennent d’où je viens. Aussi, je vous préviens, j’ai quelques cheveux gris! Pas question que je les teigne!" Qu’il puisse chanter en paix.

Le 31 juillet
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