The Acorn : Alma mater
Le groupe The Acorn a réussi à nous séduire avec Glory Hope Mountain. Un disque formateur pour le groupe, qui donne maintenant une seconde vie à ce corpus musical.
C’est un exercice de création inhabituel que nous a offert le groupe The Acorn l’automne dernier. Avec l’album Glory Hope Mountain, le membre fondateur de la formation, Rolf Klausener, a proposé à ses musiciens une idée incongrue: celle de faire une adaptation biographique en musique inspirée par la vie de sa mère, Gloria Esperanza Montoya. Un récit épique, marqué par une succession d’épreuves qui ont poussé cette muse à quitter le Honduras. Une vie d’espoir et de drames personnels imposants lui confère un rôle de survivante que son fils immortalise.
Le chanteur réfléchit encore à cette expérience qu’il a trouvée formatrice, mais ardue. "Ce fut très particulier, se rappelle-t-il. Dans un tel cadre de travail, il y avait beaucoup de restrictions. Je ne suis pas sûr que nous allons prendre la même direction pour l’album suivant. Il me fallait du temps pour digérer toutes ces histoires. Ça m’a pris sept mois pour documenter et composer quelque chose à partir des entretiens réalisés avec ma mère. J’ai dû prendre une pause afin d’avoir un peu de recul pour ensuite écrire entre 25 et 30 chansons avant d’entrer en studio. Je voulais que ça se lise bien pour qu’on puisse se concentrer uniquement sur la musique. Mais j’avais un complexe par rapport à l’écriture. Je n’étais pas habitué d’écrire dans un style narratif, alors j’ai fait mes devoirs et j’ai beaucoup lu afin de trouver une façon juste d’exprimer ces histoires tout en restant fidèle à leur essence. L’ensemble du processus, avec l’enregistrement, a dû prendre deux ans et demi…"
Même si la thématique de ce disque est précise et qu’elle s’impose de manière chronologique sur le disque, le groupe, qui est complété par Jeff Debutte, Keiko Devaux, T. Jeffrey Malecki et Howie Tsui, trouve de plus en plus de plaisir à interpréter sur scène chacune de ces parcelles de vie de manière indépendante. Une discipline qui a conféré une perspective salutaire aux yeux de l’artiste. "Chacune de ces chansons possède quelque chose d’universel dans son propos, indique-t-il. C’est rapidement devenu un impératif de les adapter de cette manière sur scène. Le processus était tellement intense en studio, nous avions besoin de passer à autre chose. En même temps, je me rappelle que lorsque je présentais les textes au groupe, chacun d’entre eux voulait en savoir plus sur les anecdotes et les faits qui y étaient exposés. Je n’osais pas trop m’étendre là-dessus, c’était important pour moi de me détacher du caractère personnel de ces chansons."
Le métissage des genres s’est imposé aussi lors des séances de composition. Des pièces comme Flood et Crooked Legs révèlent des influences musicales d’Amérique centrale. The Acorn, au dire de Klausener, a fait exprès pour sortir de sa zone de confort afin d’élaborer une palette sonore riche en contrastes et pourvue de rythmiques expansives. "Nous avons beaucoup appris dans cette dynamique de travail, constate-t-il. J’avais fait certaines recherches en ce qui a trait au caractère ethnique de cette musique. Par contre, nous aimerions faire le contraire pour le prochain disque. Revenir à ce qui nous caractérise, maintenant, comme groupe, en matière de son. Quelque chose de plus homogène."
Le 2 août à 23h
Au Cercle
Dans le cadre de l’International de musique folk de Québec
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À écouter si vous aimez /
Luke Doucet, Elliott Brood, Plants and Animals