Mireille : Femme météore
Musique

Mireille : Femme météore

À vos vaisseaux spatiaux, Mireille, la Danseuse astronaute, débarque dans votre quotidien avec l’intention d’en brouiller les pistes et d’en chambouler les heures. Entretien avec une femme-fusée, dans une galaxie près de chez vous.

"Un jour, c’est décidé, je ferai basculer mon sort. On me surnommera "La Femme météore". Je brillerai sans mes paillettes d’or. Un pas de trop et je tomberai du décor. Un pas de trop et je quitterai mon corps. Libre et légère, en orbite dans l’espace" – La Danseuse astronaute

Mireille Bouchard vient de se poser en douce sur la planète de la chanson québécoise avec La Danseuse astronaute – à la fois pseudonyme de l’artiste et titre de son mini-album autoproduit paru récemment. Originaire d’Alma, Mireille a oeuvré au sein du duo folk Arkane de 2000 à 2005 avant de finalement faire décoller son projet solo. Sa Danseuse astronaute se dessine alors qu’elle s’exile vers Montréal. "Chaque fois que je pense avoir inventé quelque chose de complètement extérieur à moi – ici une danseuse étoile qui rêve d’être en orbite en dehors du temps -, on la compare à moi. Voilà maintenant deux ans que je vis avec, et je pense qu’elle me ressemble plus que je ne le croyais", sourit celle qui a posé les mains sur un piano pour la première fois à sept ans, étudié la musique pop au secondaire et vibré au son du rock à Cégeps en spectacle.

Si ses textes se faisaient plus sombres et introspectifs avec Arkane, elle baigne cette fois dans un faisceau lumineux, empreint de folie, d’ironie et d’humour. Le monde imaginaire et surréel de Mireille est peuplé de personnages colorés et de créatures fantastiques; on y croise le chat du Cabaret, la baleine Boréale et même Jos Violon, personnage de l’écrivain québécois du début du siècle Louis Fréchette.

Très "chanson française", ses compositions – saupoudrées de gazou, de trombone et de ukulélé – flirtent parfois avec le jazz manouche ou la "musique de rue", d’après les mots de la principale intéressée. Sa brève virée à Bruxelles – où elle a joué en pleine rue aux côtés de la musicienne Laurie Ouelle, aussi coréalisatrice de l’album – ne serait pas étrangère à cette tonalité. "Ça ne se compare à rien; j’ai joué dans différents contextes, mais là tu arrives avec ton sac à dos et les gens se demandent ce que tu vas déballer. Ça fait du nettoyage sur l’ego, disons. En même temps, ça te met à l’épreuve dans ta volonté de chanter à tout prix", révèle celle qui compte bien attaquer de front les marchés québécois et européens prochainement.

Sur scène, cette fantaisie prend des allures de fête circassienne: "Je fais éclairer la piste du cirque – la salle – et je désigne les personnages disséminés parmi nous; je présente mes musiciens et des sections imaginaires… Je cherche la femme à barbe… Chaque chanson est précédée d’une introduction", révèle-t-elle. Une vraie fête foraine, quoi! L’"emballage" se veut tout aussi radieux – son site Internet (www.toutsurmireille.com) et la pochette de l’album arborant des illustrations de Josiane Fortin à la Moulin Rouge avec personnages et animaux de cirque. "J’ai voulu faire oeuvre double en laissant carte blanche – comme elle le fait avec tous ses collaborateurs de confiance d’ailleurs – à une illustratrice de talent. J’ai l’impression que ça fait vivre les chansons encore plus. Ça devient permanent", conclut-elle.

Le 16 août à 22h
[Première partie: Caroline d’été]
Sous le petit chapiteau Loto-Québec
Dans le cadre de Musiqu’en nous

À écouter si vous aimez / Caïman Fu, Viviane Audet, Ariane Gauthier