Josep Vicent : Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales
Musique

Josep Vicent : Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales

Le jeune chef espagnol Josep Vicent arrive avec de la visite rare pour les deux derniers concerts du Festival Orford: l’OMJM revient sur les lieux de sa naissance.

L’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales (OMJM) existait informellement depuis 1949, jusqu’à ce que le fondateur des Jeunesses Musicales du Canada (JMC), Gilles Lefebvre, lui donne une structure permanente en 1970. De 1988 à 2004, l’OMJM a été basé à Berlin, et depuis, il s’est installé à Valence, en Espagne, avec son nouveau chef, Josep Vicent. Le voici qui revient au Centre d’arts Orford (qui fut d’abord le Camp musical des JMC) pour la première fois depuis 1990.

Il est agréable de constater que c’est à un jeune chef (37 ans) très "branché" que l’on a confié la direction de l’orchestre jusqu’en 2010 (au moins). Aussi percussionniste et directeur de l’Amsterdam Percussion Group, Josep Vicent est un soliste de premier plan et ses préférences vont vers l’interprétation d’oeuvres de Xenakis, Reich, Cage ou même Zappa. Les deux programmes qu’il présente avec l’OMJM ne comptent aucune oeuvre écrite avant le 20e siècle et trois d’entre elles sont même des créations. "J’adore présenter des oeuvres en création, explique le chef. Il me semble que l’on rend vraiment service à la communauté lorsqu’on lui présente la musique des compositeurs vivants. Bien sûr, on est heureux d’entendre une bonne interprétation de Mahler, mais lorsqu’on peut combiner le plaisir de l’écoute à celui de la découverte, c’est encore mieux!"

Les musiciens de l’orchestre, âgés de 18 à 28 ans, ont aussi l’occasion de découvrir ce répertoire d’oeuvres plus récentes qu’on ne leur présente pas beaucoup dans les institutions d’enseignement, souvent très conservatrices. "C’est vrai, acquiesce le chef. Il faut que les institutions s’adaptent. Peut-être les jeunes musiciens seront-ils "chanceux" et trouveront-ils du travail dans un orchestre qui ne joue rien qui ait été composé après Mahler, mais je crois que s’ils veulent vraiment travailler, ils doivent connaître aussi les musiques plus récentes."

C’est certainement le cas des musiciens de l’OMJM lorsque l’on voit les oeuvres qui seront interprétées à Orford. D’abord, le 15, un programme comme on pourrait en entendre à l’OSM, avec Prokofiev (Symphonie nº 1), Ravel (Concerto en sol, avec Ivàn Martin), Copland (Appalachian Spring) et John Adams (The Chairman Dances). Pour le lendemain, on a demandé au chef de préparer un programme espagnol. "Évidemment, on s’attend souvent à entendre les mêmes oeuvres qui s’inspirent du folklore espagnol, mais je voulais aussi montrer qu’il se fait encore de la musique en Espagne!" On pourra donc entendre des oeuvres bien connues de Joaquin Turina (Canto a Sevilla, avec la soprano Marianne Fiset) et Manuel de Falla (El Sombrero de Tres Picos), mais aussi des créations d’Andrés Valero (né en 1973), de José Evangelista (une nouvelle mouture, orchestrale, d’O Bali) et aussi de Josep Vicent (Overture Release pour trio de percussions et orchestre). "Je crois que nous avons maintenant, ajoute ce dernier, avec notre installation à Valence, une base très solide. Lorsque j’ai présenté l’orchestre à Franz-Paul Decker [qui dirigeait l’OMJM à Orford le 9 août dernier], il m’a dit qu’il ne s’attendait pas à ce qu’il sonne aussi bien!" À nous de le découvrir maintenant.

Les 15 et 16 août
À la salle de concert Gilles-Lefebvre
Dans le cadre du Festival Orford
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