Le Volume Était au Maximum : Pas de vacances pour Le Volume
Trois ans après le succès de Radio Maximum, Le Volume Était au Maximum lance Les Vacances.
C’était en 2006, Le Volume Était au Maximum venait de signer un contrat avec l’étiquette Anubis et se produisait fréquemment sur les planches de la province. Quintette à l’époque, la formation interprétait les pièces de Radio Maximum, cinquième album produit en solitaire par Johnny Love. Le guitariste, compositeur, chanteur et ermite découvrait alors les joies de la vie en groupe, lui qui avait donné naissance au Volume dès 2000 grâce à son ordinateur.
Puis, en mars 2007, on apprenait la fin de l’union entre la troupe et Anubis. Les concerts se sont faits plus rares, et le premier chapitre de l’autobiographie de Love est atterri au bureau sous forme de fanzine, un texte bourré d’amertume, de désillusion et de pensées suicidaires.
Or, cette fois, les nouvelles sont bonnes. Le musicien revient avec Les Vacances, un nouvel album autoproduit en solitaire dans sa petite maison de Sutton, où il a joué tous les instruments du compact.
"Lorsque tu n’es pas prêt à faire de compromis et que tu composes pour un groupe au son pointu, qui n’est pas destiné à joindre la masse, ton seul choix est de prendre ta carrière en mains, explique-t-il. Je ne connais pas beaucoup de musiciens assez bons pour jouer avec Le Volume. Faut dire que je ne connais pas beaucoup de gens à la base, mais souvent, les musiciens aiment être dans un groupe pour avoir du fun et boire de la bière au local de pratique. Je n’ai pas la même vision. La musique n’est pas un passe-temps pour me distraire, c’est un art qu’il faut peaufiner sans cesse. Je dois pousser mes compositions aussi loin que mes limites créatrices pourront me le permettre."
Ses limites, Johnny les a repoussées en faisant des Vacances un album concept, où des thèmes, des mots, des arrangements, voire des mélodies, reviennent pour mieux capter l’attention de l’auditeur. Comprenant une vingtaine de chansons, le disque s’ouvre avec le compte à rebours de Juin pour se terminer avec La Fin des vacances, qui succède aux reprises de Just Like Paradise de David Lee Roth et de Tattooed on My Heart des Screeching Weasel.
Multipliant une fois de plus les pistes de voix, de guitares et de claviers, Johnny s’est permis un autre mur sonique chargé de mélodies et d’harmonies. Toujours inspiré par les Ramones, le résultat est toutefois moins rock que sur Radio Maximum, comme si le musicien s’était laissé imprégner des expérimentations de Kraftwerk et de la mélancolie des Cure. "Je voulais un album plus doux, plus réconfortant. Le concept des vacances est lié à cette recherche. L’été, on se coupe de tout et on se laisse bercer. C’est un peu en réaction avec ce que j’avais écrit dans la biographie."
Vous pourrez d’ailleurs lire les écrits de Johnny en vous procurant l’édition spéciale des Vacances, en vente via le site du Volume (www.pafdisques.com). "C’est un coffret en version ultra-limitée (50 exemplaires) que je vends une fortune (250 $), comme l’ont fait Nine Inch Nails et Radiohead. Il inclut la bio de 80 pages, l’album et 9 maxis immortalisant un paquet de b-sides."
Confiant, Johnny se dit certain de vendre ses coffrets en peu de temps.
Le Volume Était au Maximum
Les Vacances
(Paf! Disques/FAB)
En vente maintenant
À écouter si vous aimez /
Ramones, Screeching Weasel, The Queers
NADINE S’EN VA À SUTTON
Johnny Love, joint par téléphone chez lui à Sutton, décroche alors que nous nous apprêtions à lui laisser un message. "Excuse-moi, je peinturais ma brouette", explique-t-il.
La conversation se transporte vite loin des considérations telluriques du chanteur qui, de sa voix d’outre-tombe, s’amuse visiblement à discuter de la démarche du Volume, entre plaisir immédiat et paroles doucement surannées (la pièce Rouli-roulant en est un bon exemple). "C’est ce genre de trucs-là que j’essaie de trouver. Quelque chose de sweet, mais de raffiné. Mettons que si Céline disait "rouli-roulant", ce serait beau, ce serait léger, mais ça aurait peut-être pas le même impact. J’essaie de garder ça artistique quand même tout en faisant de la pop. C’est assez difficile de faire de la pop intelligente."
Si aucun fan déluré ne se pointe encore à Sutton pour épier Love et sa brouette, le musicien reclus travaille pourtant à créer une mythologie autour de son oeuvre. La récurrence du personnage de Nadine, omniprésente sur Radio Maximum et de retour sur Les Vacances (Nadine à la plage) y participe. "Je pense que les gens vont aimer ça. Ça devient un trademark. Ça fait partie de l’héritage du Volume. Ce n’est pas impossible qu’elle revienne non plus. Ce serait même le fun qu’il y ait tout le temps "Nadine quelque chose" sur les 20 prochains albums." Vingt albums, vraiment? "Je vais en faire jusqu’à tant que je ne sois plus capable, jusqu’à tant que quelqu’un me dise: "C’est vraiment plate ce que tu fais". Si un jour Claude Rajotte m’appelle et me dit: "C’est plate ce que tu fais", je pense que je vais arrêter." En attendant la fatidique critique, Love prépare un nouveau concert en compagnie de son collègue Fritz Van Volsen. (D.Tardif)